usqu’ici réservées à la 9-5, la Saab 9-3 a, avec cette nouvelle mouture, aussi droit au Biopower, le label flex-fuel de la marque suédoise. Deux motorisations écologiques sont donc proposées, le 1.8t et le 2.0t. Ne déduisez pas de cylindrée de ces appellations, une logique étrange faisant que les deux annoncent 2.0l. La différence se fait au niveau des puissances : la première offre 150ch et 240Nm avec du sans plomb et 175ch et 265 Nm avec de l’E85, la seconde respectivement 175 ch et 265 Nm, et 200 ch et 300 Nm. En plus de l’ancien 2.0T (notez le T majuscule signalant une pression de turbo passant de 0,7 à 0,85 bar) offrant 210 ch, deux autres moteurs essence viennent compléter la gamme, le 1.8i (qui fait, lui, vraiment 1.8l…) atmosphérique de 122 ch et 167 Nm et le tonitruant V6 2.8l turbo de 255 ch et 350 Nm. Mais pourquoi, me demanderez-vous, ces deux dernières motorisations ne profitent pas elles-aussi du Biopower ? C’est très simple, cette technologie ne concerne que les moteurs suralimentés, ce qui élimine d’office la première, et l’E85 augmenterait la puissance du 6 cylindres au delà des 300 ch, une valeur trop importante pour la transmettre au seul avec le seul train avant. Un problème technique qui devrait être résolu dès l’année prochaine et dont vous connaîtrez les détails en lisant la page suivante sur le futur de la 9-3.

Au chapitre des diesels, une même base moteur, le 1.9l TID, est proposée en trois versions, toutes avec un filtre à particules et une boîte mécanique ou automatique à 6 rapports : 8 soupapes d’abord, avec 120 ch et 280 Nm, 16 soupapes avec 150 ch et 320 Nm, et enfin 16 soupapes à turbo double étage portant la puissance à 180 ch et le couple à 400 Nm dès 1850 tr/min. Enfin un moteur diesel digne de ce nom sous le capot de la 9-3.

Essai - Saab 9-3 : retour aux sources

Pour notre essai suédois, nous avions le choix entre les formes cabriolet et Sport-Hatch et entre le 2.0t gavé à l’éthanol et le 1.9 TTID. Le temps étant au beau fixe, nous optons d’abord pour un cabriolet 2.0t, nous réservant un Sport-Hatch TTID pour le lendemain. Sur les petites routes de la campagne suédoise parsemées de radars, les cheveux au vent et le coude à la portière, mieux vaut compter sur le couple du turbo essence, tant le personnel Saab nous promis amendes salées et prison immédiate en cas d’excès de vitesse. A ces régimes, les 300 Nm font merveille, permettant de cruiser tranquillement en 6ième sur un filet de gaz. Mais une fois venu l’autoroute (où curieusement aucun paparazzi policier n’est installé), les qualités légendaires de reprises des Saab ne sont pas usurpées : 10.0s de 80 à 120 km/h, c’est mieux qu’une BMW 325i ou qu’une Audi A4 2.0 TFSI pour le même exercice. Niveau tenue de route, la 9-3 2.0t paraît bien éloignée de ses ancêtres suralimentées à tête chercheuse des années 80 et 90 qui ne rechignaient pas à dissiper la puissance en fumée et en crissements de pneus bien avant de s’en servir comme moyen de locomotion. Certes, ce n’est pas une voiture de sport et les suspensions sont orientées confort, mais la puissance passe correctement au sol sans se soucier de se tordre un poignet avec une remontée de couple dans le volant.

Essai - Saab 9-3 : retour aux sources

Le lendemain, place au diesel ! Saab ne tarissant pas d’éloges sur son nouveau 1.9 TTID, à tel point qu’il est proposé en finition Aero, il est temps de le prendre en main pour vérifier. Le premier tour de clé est très positif : il flatte l’oreille. Parce qu’on n’entend rien. Après quelques tours de roue, il s’avère que son caractère se rapproche de celui des turbo essence de la marque : temps de charge à bas régime très réduit et pas d’essoufflement dans les tours, merci les 400 Nm de couple disponible dès les plus bas régimes, une valeur proche de celle d’une BMW 330d. Enfin donc un vrai diesel haut de gamme pour les Saab.