L'Union européenne a fixé à 10% la part des biocarburants dans les carburants en 2020 : en 2006, cette part a été évaluée à 1,6%. En Allemagne, le gouvernement vient de lancer un plan national pour la promotion des biocarburants. Ses objectifs : faire face à la future pénurie de pétrole et diminuer les émissions de gaz à effet de serre. A moyen terme en Allemagne, il envisage ainsi de porter de 6% à 10% la proportion de biocarburants dans l'essence et le diesel tout en préservant les cultures vivrières et à long terme, de faire passer cette part à 20% en volume d'ici 2020 (2 fois plus que les objectifs fixés par l'Union européenne). Ce plan a été élaboré en tenant compte des avis des producteurs pétroliers, des responsables de l'industrie automobile et des représentants du monde agricole.

Un porte-parole du ministère allemand de l'Agriculture a expliqué que pour l'instant, il s'agit de l'annonce d'une stratégie, de l'expression d'une volonté commune et que par la suite, cela passera par une réforme législative. Les ministères de l'Agriculture et de l'Environnement ont également mis en avant qu'ils veilleraient à ce que le développement des biocarburants ne se fasse pas au détriment des cultures vivrières, ni en Allemagne, ni ailleurs dans le monde. Le ministre de l'Environnement, Sigmar Gabriel, a expliqué : "Nous allons faire en sorte que la biomasse importée ne puisse être utilisée que si elle est cultivée suivant les principes du développement durable. Il n'est plus possible qu'ailleurs dans le monde on défriche des forêts et qu'on assèche des marécages pour produire de l'huile de palme qu'on utilisera ensuite chez nous comme matière première prétendument respectueuse de l'environnement."

Lors de la 3e Conférence internationale sur les véhicules écologiques à Dresde, le président de VDA Matthias Wissmann (la Fédération des constructeurs automobiles allemands) a affirmé que "les constructeurs allemands sont d'ailleurs prêts à porter à 20% la part de biocarburants mêlés à l'essence ou au diesel d'ici 2020 : actuellement la part est de 6%, mais son augmentation sera possible en particulier avec les biocarburants de deuxième génération. Ces derniers permettront d'utiliser non plus seulement les fruits mais les plantes dans leur totalité ainsi que les déchets de la production alimentaire. Nous voyons ce défi non pas comme une menace mais comme une chance, à condition qu'un cadre politique juste soit mis en place".

(Source : AFP Photo : unmondepourdemain.com)