Le président du groupe Oreca confie que l’élimination successive des Peugeot 908 HDi FAP a été vécue comme un cauchemar, un événement cruel. Mais le boss du team de Signes est déjà prêt à repartir de l’avant.


Hugues de Chaunac, vous avez la satisfaction de la quatrième place de l’Oreca 01 AIM. Mais, avec l’abandon de votre Peugeot 908, vous devez être extrêmement déçu…

Pour venir au Mans, j’avais bien compris l’année dernière qu’il fallait venir avec un diesel. Donc le choix était très limité. La Peugeot ayant gagné l’année dernière, c’était la meilleure voiture possible. On a eu un très bon partenariat avec Peugeot depuis six mois. Là, je pensais vraiment, surtout avec ce qu’on a vu durant les essais, que ça allait marcher parfaitement. On était exactement au même niveau que les voitures usine. On était vraiment au même niveau.

On était très bien préparés, avec un très bon équipage de pilotes. Et puis, tout d’un coup, c’est venu comme un coup de massue pour Olivier Quesnel et pour moi. Une voiture, puis deux, là on a du mal à y croire. Puis quand ça devient l’hécatombe, là on n’y croit pas. On n’est pas dans un mauvais rêve mais dans un cauchemar. On se dit que c’est impossible, qu’il y a quelque chose… Moi, j’ai eu beaucoup de mal à accepter de voir que la voiture avec laquelle j’étais absolument persuadé d’être sur le podium était tout simplement out de la course. C’était quelque chose de cruel.


Quand vous avez vu les Peugeot officielles casser l’une après l’autre, vous êtres-vous dit que c’était perdu pour la vôtre ?

Non, je n’y ai pas du tout pensé. Vraiment, ça ne m’a pas du tout traversé l’esprit. Tout ce que j’ai dit, c’est que j’ai dit à Olivier Quesnel "t’inquiète pas, il y aura une Peugeot sur le podium, on va tout mettre à fond". J’ai dit aux pilotes "no limit, il faut aller chercher ce podium". Ca pouvait être la 3 et peut-être même la 2 car on avait une cadence énorme. C’est ce que j’ai dit à Olivier : "ne t’inquiète pas, il y aura une Peugeot sur le podium".


Vous ne regrettez pas de les avoir fait rouler à fond, ce qui aurait pu causer la casse du moteur ?

Ca n’a absolument rien à voir. Ce n’est pas du tout parce qu’on a attaqué à fond, puisqu’il était prévu, logiquement, en fonction de ce qu’on pensait d’Audi, de rouler 24 heures comme ça. Ce ne sont pas les deux heures que l’on a fait qui ont abimé quoique ce soit puisqu’on pensait 24 heures à ce rythme-là.


Etes-vous déçu du niveau de la 908 ?

Pas du tout, car ça vient d’un tout petit problème, qu’ils ne vont pas tarder à identifier. Une petite pièce qui a dû passer au travers du contrôle qualité. Il s’est passé quelque chose qui n’a pas marché sur les voitures. Je ne suis pas déçu. Au contraire, avec Olivier Quesnel, nous avons un gros goût de revanche.


Comment allez-vous régler ce problème ?

Il va y avoir démontage des moteurs dans la semaine. C’est à la fin de la semaine que Bruno Famin saura exactement ce qu’il s’est passé. Il faut mener une véritable investigation car il faut voir ce qu’il y a eu comme problème, en sachant que les moteurs ont fait des dégâts un peu partout. Mais le problème qui est arrivé est isolé et il sera résolu avant la prochaine course.


Allez-vous remettre en cause votre projet 2010 avec la Peugeot 908 HDi FAP ?

Non, on continue. Mais on est surtout focalisés sur 2011. Dès demain, il faut repartir à l’assaut des partenaires. Je pense qu’on a fait un très bon job pendant tout le week-end. On a amené notre bébé, fait à la maison, à la quatrième place, avec peu de moyens. Donc c’est un signe du ciel qui dit "je t’ai puni avec la Peugeot mais je vais faire en sorte que l’Oreca soit bien placée".



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