Les mesures de réduction de la vitesse lors des pics de pollution furent instaurées après une étude menée sur la ville de Bordeaux durant laquelle les scientifiques avaient noté que la réduction de la vitesse entrainait une baisse des émissions de gaz à effet de serre. Le même protocole appliqué à la ville de Lille a-t-elle le même impact ? Pas si sûr.


L'ATMO Nord-Pas de Calais (association de surveillance de l'air et de l'atmosphère) interrogée sur le sujet par le quotidien la Voix du Nord n'est pas aussi formel. Lorsqu'on leur demande si « il est possible de lier baisse de la vitesse et réduction de la pollution », la réponse est claire :

« Dans l'absolu, on ne peut pas répondre un oui ou un non net. Si la baisse de la vitesse augmente la congestion du trafic, cela a un impact sur le freinage et l'accélération, et produit l'effet inverse. »


L'ATMO explique qu'il faut également distinguer émission de gaz à effet de serre et concentration de polluants dans l'atmosphère. Si le premier est lié à la quantité de véhicule sur les routes et à leur fonctionnement, le second est tributaire de la topographie ou de la météo d'un lieu donné. Ainsi, une même quantité d'émission de gaz à effet de serre dans un lieu donné ne génèrera pas la même concentration de polluants ailleurs en France. Il n'est donc pas utile, ni même efficace de généraliser une procédure à l'ensemble du territoire sans avoir mené au préalable des études ciblées sur les lieux concernés. Et sachant qu'une réduction de la vitesse du flot de la circulation peut entrainer des bouchons générateur de pollution, il serait bon de pouvoir jauger et d'adapter en temps réel la pertinence des mesures prises afin qu'elles soient réellement efficaces.