Porsche 911 Carrera 2.7 RS : régime minceur
La naissance de la mythique Carrera 2.7 RS viendra d’un coup du sort, provoqué par la FIA. En 1972, l’organisation en charge du sport automobile modifie le règlement des « sport-protos » pour mettre un terme à la domination de la Porsche 917. La firme de Stuttgart doit trouver rapidement une parade pour engager une voiture en GT. La solution la plus simple est de modifier la 911, modèle phare de la gamme qui va pourtant sur ses 10 ans d’âge. Cela nous emmène en 1973, date à laquelle la fameuse 911 2.7 Carrera RS, basée sur une 911 S, est dévoilée. L’objectif est de gagner en puissance (210 ch), et en poids, en allégeant tout ce qui est possible.
A la cote, la Porsche Carrera RS se négocie maintenant au-delà de 150 000 €.
Les boucliers avant et arrière et l’aileron « queue de canard », spécifiques, sont en polyester, tandis que les bras des roues arrière sont en alliage léger. L’intérieur, dépouillé, bénéficie d’un pare-brise plus fin, tandis que le blackson isolant la coque est… supprimé ! Bien sûr, la coque est rigidifiée tandis que les suspensions sont affermies en recevant des barres antiroulis et des amortisseurs à gaz Blistein. Il en va de même des masses suspendues, réduites grâce à l’adoption de jantes Fuchs en alliage léger.
De profondes modifications concernent aussi le moteur, doté d’une injection mécanique et de cylindres en Nikasil, comme sur la 917. La cylindrée devant rester inférieure à 3.0 litres pour l’homologuer en GT, le Flat 6 « cube » ici 2687 cm3. Résultat des courses : la 2.7 RS affiche à peine 960 kg sur la balance, soit près de 300 kg de moins qu’une Clio d’aujourd’hui ! A la cote, elle se négocie maintenant au-delà de 150 000 €.
Porsche 911 GT3 RS : digne héritière
Si Porsche a savamment entretenu le mythe en déclinant les générations suivantes de 911 en « RS », la digne héritière de la Carrera 2.7 RS est surtout la GT3 RS. Une version relativement récente, puisque apparue au début des années 2000 sur la Type 996. Face au poids-plume 2.7 RS, l’ultime GT3 RS (Type 997) lancée en 2011 semble boxer dans la catégorie « poids-lourd » du haut de ses 1360 kg. Oui, mais l’inflation a heureusement gagné la « salle des machines ».
L’exclusive GT3 RS (600 exemplaires) se pose elle aussi comme une 911 de puriste, n’acceptant aucun compromis
L’incontournable Flat 6 (refroidi désormais par eau), d’une cylindrée de 4.0 litres, développe 460 ch grâce à une admission revue et corrigée (VarioCam) et bénéficie d’une lubrification par carter sec.
Evidemment, afin de coller à l’esprit de la radicale 2.7 RS, l’exclusive GT3 RS (600 exemplaires) se pose elle aussi comme une 911 de puriste, n’acceptant aucun compromis. Cela se voit à l’extérieur (aileron proéminent, boucliers spécifiques, ailes élargies) mais aussi à l’intérieur.
Malgré la présence (discrète) d’une électronique embarquée, gérant notamment la suspension dynamique du moteur ou la stabilité (PSM), la GT3 RS offre un habitacle sans fioriture, faisant l’impasse sur les équipements de confort. Avec l’option « Clubsport », la GT3 RS a tout d’une voiture de course avec ses baquets fermes et enveloppants dotés de harnais 6 points, un arceau-cage boulonné à la coque, un extincteur et un coupe-circuit.
Et comme son illustre ancêtre, cette 911 est homologuée pour la route ! Dernier détail : ici, tout est allégé, sauf le prix : comptez plus de 180 000 € !
Thomas Riaud
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