L’heure des Etats Généraux qui auront lieu mardi prochain approche à grands pas et les annonces se succèdent, indiquant que le visage de l’industrie automobile française devrait changer profondément à l’issue de cette journée de tables rondes entre tous les principaux acteurs de la filière : constructeurs, équipementiers, sous-traitants et activités avales, élus, organisations syndicales, établissements et pôles de recherche, et d’où Caradisiac ne manquera pas de vous ramener toutes les conclusions.

Hier, c’était au tour de Nicolas Sarkozy, accompagné par les ministres de l'Economie Christine Lagarde, de la Relance Patrick Devedjian, du Budget Eric Woerth et le secrétaire d'Etat à l'Industrie Luc Chatel. En visite dans l’usine PSA de Vesoul dans le cadre de sa tournée de vœux dans toute la France, le Président de la République a annoncé lors d’une allocution devant les salariés que l’Etat "mobiliserait beaucoup d’argent" pour la filière automobile, mais en précisant qu’il voulait aussi que les constructeurs « localisent les emplois en France".

Face aux syndicats du site, il a ensuite précisé qu’après les Etats Généraux, des mesures structurelles seront rapidement annoncées pour conserver les usines, en aidant les constructeurs à garder les emplois et l’industrie sur le territoire français, notamment par un allègement des charges : "Nous voulons garder la production d’automobiles en France, nous prendrons des engagements et nous leur demanderons également des engagements", a-t-il précisé, trouvant de plus difficile à accepter qu’on fasse fabriquer ailleurs que sur le territoire des voitures qu’on y vendra ensuite, en présence de Christian Streiff, PDG du groupe PSA. Insistant sur la "tendance désastreuse des délocalisations", il a regretté que la France, malgré le fait d’avoir deux des plus grandes entreprises d’automobile mondiales, soit passé du statut d’exportateur à celui d’importateur.

Nicolas Sarkozy ne manqua pas non plus d’épingler une nouvelle fois au passage les 35 heures, en les déclarant responsable de la perte de 30% de compétitivité par rapport à l’Allemagne depuis 2008. Faisant feu de tout bois, le Président de la République a de plus annoncé que serait financièrement encouragée la mutation du secteur par le développement des véhicules hybrides et électriques, car il ne s’agit pas seulement de survivre à la crise : "On mettra le paquet pour que nos industries automobiles sortent plus fortes de la crise qu'elles n'y sont rentrées", le but étant que la compétitivité du secteur soit "restaurée durablement".

En outre, selon des informations publiées hier dans Les Echos, le gouvernement souhaiterait que Renault renonce à verser à ses actionnaires en mai prochain les dividendes portant sur les résultats 2008, en échange de l’aide envisagée par l’Etat : "Encore détenteur de 15% du constructeur privatisé en 1996, l'Etat estime qu'il serait particulièrement malvenu d'apporter des milliards d'euros qui seraient en partie reversés aux actionnaires au beau milieu de la crise économique et financière".