Vous voilà confronté à la panne. Moteur dans le sac. Boîte de vitesse bloquée. Boîtier électronique qui fait des siennes. La facture s'annonce lourde.

Dans un premier temps, tâtez le terrain du côté du concessionnaire. Si votre véhicule est récent (moins de 5 ans), si son kilométrage n'est pas trop élevé (disons moins de 100 000 km), et si le vice qui affecte votre auto est récurrent et connu, il est possible que le constructeur ait déjà prévu un dispositif de prise en charge. Dans ce cas tout est géré par le concessionnaire.

En dehors de ce cas de figure, le concessionnaire peut tout de même être votre meilleur allié. Un chef d'atelier consciencieux et réaliste saura vous dire si la panne qui affecte votre véhicule relève du vice caché ou non. Si c'est le cas, il pourra vous aider à monter un dossier de prise en charge auprès du constructeur, et appuiera votre demande. Soit il la transmettra directement à son constructeur, soit vous devrez vous-même rédiger un courrier.

Comment rédiger un courrier de demande de prise en charge ?

Victime d'un vice caché : comment obtenir gain de cause ?

Il doit être clair, court, concis et argumenté. Commencez par décrire la panne et les circonstances de sa survenue. Indiquez également le lieu où se trouve la voiture, avec les coordonnées du chef d'atelier.

Passez ensuite à la partie revendications :

Pour faire sérieux et documenté, n'oubliez pas dans votre courrier de citer les articles de loi concernant les vices cachés. Par exemple : "En vertu de la garantie légale contre les vices cachés, je vous le rappelle illimitée dans le temps et dans le kilométrage (articles 1641 et suivants du code civil), je demande que ma facture soit prise en charge à hauteur de xx %".

Pour déterminer la prise en charge à laquelle vous avez droit, il faut se baser sur la durée de vie moyenne de l'organe incriminé. Par exemple, vous ne pouvez pas demander 100 % de prise en charge sur une boîte de vitesse qui a déjà parcouru 100 000 km. Il faut dans ce cas appliquer un coefficient de vétusté, au prorata du kilométrage déjà parcouru.

Voici les durée de vie moyenne des organes les plus importants, et les plus souvent impliqués dans des affaires de vice caché.

Moteur : 200 000 km.

Boîte de vitesse : 200 000 km.

Démarreur : 150 000 km.

Alternateur : 150 000 km.

Turbo : 200 000 km.

Pompe d'injection : 200 000 km.

Volant moteur : 200 000 km.

Compresseur de climatisation : 200 000 km.

Catalyseur : 200 000 km.

Embrayage : 120 000 km.

Amortisseurs : 100 000 km.

Cardans : 150 000 km.

Disques de frein : entre 80 000 et 100 000 km.

Calculateur électronique : à vie.

Donc par exemple si un démarreur lâche à 100 000 km, cela signifie qu'il a déjà effectué les 2/3 de sa vie théorique, vous êtes donc en droit de réclamer 1/3 de la facture. Un moteur qui lâche à 100 000 km ? Vous pouvez demander 50 %.

N'oubliez pas d'envoyer votre courrier en recommandé avec accusé de réception, en y joignant une copie de la carte grise de votre voiture, du devis de réparation, ainsi que des entretiens réalisés. Si l'entretien n'a pas été suivi, ou réalisé en dehors du réseau du constructeur, les chances de succès sont plus faibles.

Il faut alors attendre le verdict du service client. Sachez toutefois que leur première réponse est souvent négative, et qu'il est nécessaire, dans la majorité des cas, d'insister avec un deuxième voire un troisième courrier, avant de voir arriver une réponse positive.