Il y a encore quelques semaines, parler de faillite en évoquant la situation des Big Three provoquait une volée de commentaires criant au sensationnalisme, à la recherche de gros titres gratuits. Il est malheureusement désormais clair que la situation était réellement grave. Aujourd'hui, c'est dans la bouche de Rick Wagoner, grand patron de General Motors que le terme de "faillite" a été entendu.

Et ça n'était pas pour rejeter l'idée d'une cessation de paiement mais bien pour donner le calendrier d'un avenir très sombre.

Rick Wagoner :

"Nous sommes convaincus que les conséquences d'une faillite seraient terribles et dépasseraient largement General Motors, et donc nous allons prendre toutes les mesures possibles pour l'éviter"

Mais les solutions ne sont plus dans les mains de GM et c'est vers le nouveau président des Etats Unis que la firme se tourne maintenant. À moins d'un rapide et très improbable retournement de tendance, le sauveur de General Motors s'appelle Obama. Wagoner a indiqué que dès le tout début de l'année prochaine General Motors n'aurait plus assez de liquidités pour pouvoir continuer à fonctionner, ce qui signifie plus clairement que le premier constructeur américain sera alors en faillite.

Sur le dernier trimestre, GM a encore perdu 2.5 milliards de dollars et son chiffre d'affaire a encore reculé de 13%. La situation financière extrêmement délicate dans laquelle la firme se trouve a conduit Rick Wagoner à stopper les discussions engagées avec Chrysler en vue d'une reprise (que Chrysler appelle fusion). L'essentiel est pour l'instant de retrouver des liquidités pour assurer le fonctionnement au quotidien du groupe et le paiement des 250.000 collaborateurs directs de l'entreprise.

La hausse du prix du pétrole avait amorcé la crise il y a plusieurs mois mais c'est la crise des subprimes rendant l'accès au crédit extrêmement difficile qui a fini de faire plonger GM et les autres constructeurs américains. GM qui attend encore que le gouvernement débloque les 25 milliards d'aide au secteur envisage des mesures d'économie de l'ordre de 5 milliards de dollars. Les ventes d'ACDelco (pièces détachées), de Hummer et du site de Strasbourg pour 2 à 4 milliards sont aussi annoncées. Des suppressions d'emplois et de primes sont aussi planifiées pour environ 1 milliard de dollars mais GM sait déjà que cela ne suffira pas.

Le temps est compté, il va falloir faire vite.