C'est au volant d'une version 1.6 CRDI 136 dotée de la nouvelle boîte DCT7 que nous avons effectué la majeure partie de cet essai en terres slovaques.


Autant le dire tout de suite, le comportement de cette Cee'd restylée n'est pas transfiguré, tout simplement parce que les ingénieurs ont très peu touché au châssis de leur compacte pour ce restylage. Les trains roulants sont les mêmes avec les mêmes réglages qu'avant. Mais détail : nous avions entre les mains une finition GT Line, introduite dans la gamme qui reprend, à quelques % de raideur de suspension près, le châssis de la version GT. Résultat, une fermeté accrue et une précision de conduite améliorée. Sans perdre tant en confort que cela, la GT restant de son côté une… GT, donc agréable à vivre au quotidien.

Concrètement, sans être aussi vive et précise qu'une Peugeot 308, sans égaler en moelleux une C4, la Cee'd en GT Line est un bon compromis entre efficacité routière et confort, à la manière d'une VW Golf. Elle se tient bien en virage, prend peu de roulis, et est réactive sur les changements d'appui, mais ne malmène pas ses passagers. Les versions plus classiques Motion et Active sont censées être plus moelleuses, mais nous n'avons pu les prendre en main.

La direction est précise mais manque un peu de consistance, malgré le système "Flex steer", qui permet de choisir son niveau d'assistance (dès le deuxième niveau de finition Active). Ce dernier oscille entre trop assisté et très assisté, et le feeling n'est pas exceptionnel, mais le conducteur lambda s'en satisfera sans aucune difficulté. Nous avons quant à nous tout le temps roulé en mode "sport".

Le freinage n'amène aucune critique, il est puissant et surtout très facilement dosable, très naturel.

Essai vidéo - Kia Cee'd restylée : la plus allemande des coréennes


Des améliorations en filtration et une boîte robotisée réussie

Autant de sensations identiques donc, ou presque, à la version précédente. Les quelques améliorations réelles se situent au niveau de la filtration des bruits de roulement, qui grâce à de nouveaux supports antibruit au niveau des suspensions arrière, et à une barre stabilisatrice creuse sont minorés. Avec une augmentation de la surface et des épaisseurs d'insonorisants au niveau du plancher, de la ventilation, et de la séparation entre moteur et habitacle, le moteur se fait également plus discret, et la Cee'd, déjà au niveau, devient aussi silencieuse qu'un coupable en salle d'interrogatoire. À vitesse stabilisée, la quiétude est bien réelle et même à l'accélération, les décibels se font rares. La Cee'd fait mieux sur ce point qu'une 308 par exemple, plus grondante en charge…


Essai vidéo - Kia Cee'd restylée : la plus allemande des coréennes

Le bloc 1.6 CRDI, qui gagne 8 ch et 20 Nm avec cette mise à niveau (136 ch et 285 Nm dorénavant) gagne en agrément, d'autant que le couple maxi est disponible dès 1 500 tours/min, contre 1 900 tours/min auparavant. De plus, il peut maintenant être couplé à une toute nouvelle boîte à double embrayage proposant 7 rapports. Cette dernière ajoute encore une couche d'agrément. Elle est en effet très réussie, vie, réactive, douce et sans à-coups aux passages des rapports. Elle sied très bien au 1.6 CRDI qui démontre alors ses bonnes dispositions en termes de souplesse. Ses performances n'égalent pas celles de rivales parfois moins puissantes, mais au quotidien, il sera tout à fait suffisant, jamais à la peine. La boîte DCT7 fait perdre toutefois 0,8 seconde au 0 à 100 km/h (10,6 s contre 9,8) et fait grimper la conso de 3,9 l/100 km à 4,2 l/100 km (on passe alors de 102 à 109 g de CO2 par km. Et elle réclame un surcoût de 1 500 €. Ces griefs s'estompent à l'utilisation. Indubitablement, c'est une bonne boîte robotisée à double embrayage dont dispose ici la marque.


En condition réelle, la consommation moyenne est cependant loin d'égaler la normalisée. En mixte, mais à bon rythme, nous n'avons fait mieux que 7 litres/100 km. Pas une catastrophe, mais les concurrentes, 308 1.6 BlueHDI en tête font facilement un litre de moins, y compris en boîte automatique. Encore des efforts à faire de ce côté-là donc.


Le bilan est toutefois positif. En fermant les yeux (c'est une image, hein !), on pourrait tout à fait se croire à bord d'une Volkswagen Golf. C'est, nous le pensons, un compliment. Et cela nous fait dire que la Cee'd est la plus allemande des coréennes.


Le nouveau moteur essence 1,0 T-GDI 120 ch


Nous avons pu également parcourir quelques kilomètres avec le nouveau bloc essence 3 cylindres de la marque, qui vient moderniser une gamme essence très (trop) ancienne. Downsizé donc, turbocompressé, à injection directe, il est dans la veine de tous les nouveaux moteurs sortis depuis quelques années (1.0 EcoBoost chez Ford, 1.0 TSI chez VW, 1.2 Puretech chez PSA, etc.). Il développe 120 ch à 6 000 tours/min et 172 Nm de couple à partir de 1 500 tours/min. Il manque de couple sur le papier (un 1.2 Puretech PSA affiche 204 Nm), et dans les faits, cela se retrouve (un peu) sur la route, mais sans poser de réel problème. Le 3 cylindres coréen prend bien ses tours, dispose de reprises correctes et d'une allonge suffisante. Seul le dernier rapport est apathique. Il est par ailleurs très bien insonorisé, et ne laisse passer que quelques légères vibrations au ralenti. Sa consommation donnée pour 4,9 litres/100 km sera plus de 7,5 litres en réalité, ce qui ne représente qu'un demi-litre de plus que le diesel 136 ch. Mais il est facturé 1 300 € de moins. Pour les petits rouleurs, il peut représenter une alternative intéressante.