Le comportement de cette Superb restylée n'est pas une surprise. En effet, les modifications du châssis par rapport à la précédente version se résument à une page parfaitement vierge. On reste sur une base de VW Passat rallongée. Les trains roulants et les réglages sont identiques à précédemment. En réalité seuls les pneus changent. Et pas en bien.


Essai - Skoda Superb restylée : elle est comme le bon vin

Enfin si, en bien pour la consommation, car leur faible résistance au roulement fait gagner quelques décilitres aux 100 km. Mais en mal pour la tenue de route. Leur moindre adhérence, surtout sensible en latéral, calmera les ardeurs des plus pressés. En effet, les crissements de douleurs en provenance du train avant, qui apparaissent très très rapidement, et même à des vitesses de passage en courbe étonnamment basses, vous avertiront rapidement que les limites sont atteintes.

Rien de dangereux toutefois, c'est même prévenant, mais l'habitude de conduire des voitures aux limites plus lointaines génère une certaines incompréhension et une frustration bien réelle. Car le châssis pourrait lui aller plus loin et il est dommage de le limiter avec de tels pneus verts. Concession faite sur l'autel de l'écologie, encore une fois, seul le pilote s'en plaindra, pas le porte-monnaie. C'est de toute façon lui qui dirige (souvent) lors de l'achat d'une Skoda, parce que sinon, on passe à la concurrence Premium allemande. Une BMW Série 5 est beaucoup plus incisive et ludique, une Audi A6 plus rigoureuse. Mais elles valent 15 000 € minimum de plus ! Le comportement serait plutôt comparable à celui d'une Citroën C5 Tourer, qui restera avantagée par de meilleurs pneus en première monte.


Plus autoroutière que montagnarde

La Superb n'est donc pas faite pour la conduite dynamique, en tout cas pas avec ces boudins écolos. Quand bien même, ses réglages de suspension sont orientés souples, et privilégient le confort à l'efficacité, des Michelin Pilot Sport n'y changeraient rien.

La Superb est plus à son aise sur nationale ou autoroute. Elle y excelle alors, profitant justement du moelleux de ses suspensions, de son insonorisation réussie, et du brio de son moteur.

Le TDI 140 sied en effet parfaitement à la Superb. On pourrait craindre qu'avec 140 chevaux pour cette grande berline, il faille prendre son mal en patience au moindre dépassement ou côte prononcée, il n'en est rien. Au contraire, il accélère fort et reprend avec aisance. Il faut dire qu'il est fut bien aidé par la boîte DSG6 dont nous disposions. Bien gérée, en tout cas mieux que certaines DSG7, elle rappelle qu'une DSG peut être bien agréable, et toujours réactive et douce. Malgré l'absence de palette (on peut les prendre en option pour 200 €), le conducteur n'est jamais frustré car le rapport sélectionné est toujours (sauf exception) le bon. Le TDI 170 semble superflux, sauf pour ceux qui auraient envie de bénéficier de le transmission intégrale, disponible uniquement avec ce niveau de puissance. Le 1.6 TDI 105 sera par contre lui réservé aux gros rouleurs qui n'ont cure des performances, car il sera un peu tendre, et avantageusement remplacé, pour les petits rouleurs, par le 1.4 TSI de 125 ch, pas ridicule sous le capot, et moins cher à l'achat.

La version 3.6 V6 de 260 ch 4x4 DSG, que nous avons pu prendre en main également, est certes bien plus performante que le TDI 140, et plus mélodieuse, mais les réglages de châssis identiques ne permettent finalement pas d'en profiter davantage, sorti du grand ruban, et la consommation avoisine les 11 litres en moyenne. Le malus de 6 000 € à l'achat achèvera les plus motivés. C'est un bon moteur, mais pas pour la France, et les trains roulants de la Superb ne permettent pas de l'exploiter.


Essai - Skoda Superb restylée : elle est comme le bon vin

Concernant notre vaillant TDI 140, la consommation est restée mesurée tout au long de notre balade autrichienne. Le mix de nationales, départementales et autoroutes de la région viennoise où nous avons évolué, nous a permis de rester autour de 6 litres aux 100 km, ne flirtant avec les 7 litres qu'en conduite dynamique. Laquelle a révélé (outre le vert tendre des pneus nous l'avons vu) que la direction est précise mais manque un peu de consistance et que le freinage est suffisamment endurant pour supporter des sessions musclées. Un bon point.


Pour résumer, la Superb fait profiter de ses qualités sur autoroute et nationale essentiellement. Elle est taillée pour cela, c'est une avaleuse de kilomètres. Petites routes de montagnes et milieu urbain révèlent ses faiblesses que sont un châssis trop tendre pour la conduite dynamique et un gabarit pas évident pour se faufiler, même si la prise en main reste aisée.