À l’essai


Esthétique


Premier contact, forcément visuel, et on note que les changements esthétiques profitent à cette Avensis qui perd un peu de sa transparence ! On ne se retourne pas sur son passage mais lorsque le regard tombe dessus, on n’y trouve aucun défaut. Bien posée au sol, les porte-à-faux sont justement proportionnés, le nouveau faciès est plus agressif, l’impression première à l’extérieur comme à l’intérieur est un peu plus flatteuse même si une Hyundai i40 reste plus aguicheuse au premier abord.

Essai - Toyota Avensis SW restylée : mauvaise en rien

À bord, la finition argentée des plastiques, les ajouts de métal sur les contre-portes, le plastique moussé améliorent la perception première, ce qu’on appelle la qualité perçue. Mais un examen plus approfondi dévoile des fixations et des plastiques très légers, des zones extrêmement sensibles aux rayures (bac de rangement accoudoir, cache moyeu de volant ..etc) qui montrent qu’on est ici dans une auto à vocation populaire avant d’être pseudo Premium.


Essai - Toyota Avensis SW restylée : mauvaise en rien


Avec 4.78m de long, l’Avensis break est légèrement plus courte que la concurrence qui dépasse les 4.80m. Pourtant, en matière d’espace de chargement, elle se situe dans le haut du panier et propose, grâce à une géométrie de suspension arrière à double triangulation peu envahissante, 543l de volume de coffre contre 519 à la Mazda6 de 4.85m voire 450l pour la Laguna Estate de 4.80m ou 533l pour la C5 Tourer de 4.82m.


À l'usage


Après avoir difficilement essayé de trouver une position idéale au volant et pesté contre le frein à main électrique long à se désactiver à l’accélération (il est présent sur toutes les versions boîte manuelle), cette sensation de légèreté se poursuit étonnamment dès les premiers mètres au volant. La direction se manœuvre très facilement, l’assistance est bien calibrée, et la conjonction entre la qualité de la suspension, le comportement dynamique sain et la direction qui ne nécessite aucun effort vous donne l’impression de circuler à bord d’une auto extrêmement légère. Sur la balance, elle accuse pourtant comme la concurrence ses 1550 kg, mais au volant, l’auto est alerte et réactive, c’est un bon point qui tend à donner rapidement confiance.


Essai - Toyota Avensis SW restylée : mauvaise en rien

Sur le plan du comportement, malgré des pneus verts (Goodyear sur la 2,0l D-4D et Michelin sur l'essence) son train avant ne refuse jamais les mises en appui volontaires, le châssis garde un équilibre rassurant sans pour autant que l’ESP n’intervienne de façon abusive ou gênante. Certes, elle n’atteint pas encore le niveau de tenue de route des références de la catégorie comme la Renault Laguna ou la Peugeot 508 mais son maintien conjugue parfaitement fermeté en courbe et souplesse dans les saignées, soit les caractéristiques de suspension idéales d’une européenne de bon niveau. Pour les plus pointilleux qui aiment rouler de façon soutenue sur nationale même avec un break familial (j’en connais), on notera une modification un poil prématurée des lois de direction qui oblige parfois à remettre de l’angle au volant dans les courbes moyennes abordées rapidement mais également une auto qui a tendance à rentrer subitement à la corde dans les épingles pendant le freinage, conséquence probable là aussi d’une modification en continu de la démultiplication. Rassurons tous les utilisateurs « normaux » (98% de la population), ce phénomène n’est pas perceptible avec le type de conduite sage qui sied à ce type d’auto. Globalement, l’Avensis est une excellente routière, confortable et sûre, tout du moins dans les conditions d’essai avec 2 personnes à bord et sans bagages. Le 2.2l 150 ch pesant le même poids et ne possédant que 30 Nm de couple supplémentaires par rapport aux 2.0l D-4D 124 ch, il ne doit pas y avoir de différences notables entre les 2.


Essai - Toyota Avensis SW restylée : mauvaise en rien


Le 2.0l D-4D 124 ch et 310 Nm essayé se révèle finalement assez peu envahissant, et ce d’autant plus que le système audio est de bonne qualité. Notons en passant l’intérêt pratique de l’écran tactile Touch central de série qu’il est bon d’accoupler au GPS (Touch&Go), une option à 700€ sur Dynamic/SkyView et de série sur Style. La finition haute Lounge profite quant à elle du nouveau Touch&Go Plus de série. Contrairement à d’autres moteurs, ce 2.0l manque un peu de souplesse à bas régime et peine parfois à élancer l'ensemble sur un filet de gaz comme on s’est habitué à le faire de nos jours avec les turbodiesels. Pas vraiment fainéant, pas vraiment réactif, ce bloc s’éteint au-delà de 3000 tr/mn sans procurer entre 2000 et 3000 tr/mn cette sensation de poussée des turbodiesels contemporains. Cette linéarité recherchée (turbo à commande électrique) gomme les sensations mais les performances semblent au rendez-vous avec un 0 à 100 km/h annoncé en 10.1s, soit une valeur très correcte pour la catégorie.


Sa consommation réelle n’apparaît pas vraiment exceptionnelle, juste normale, puisque l’on oscille autour de 7.5l/100km en moyenne en conduite normale alors que le taux de rejet CO2 abaissé à 119gr/km ne vous donnera accès à aucun bonus. Pousser un peu le moteur dans ses retranchements vous amène bien au delà des 10l/100km.