Non, contrairement à ce qu'on pourrait croire, vous n'avez pas en face de vous une toute nouvelle Toyota Avensis. Prenez des notes Volkswagen, Audi, Peugeot et consorts, car il s'agit bien d'un restylage. Extérieur, intérieur et mécanique, rien n'a été négligé, et nous sommes allés à Champex-Lac, dans le Valais suisse pour l'essayer.

En bref
1,8 l 147 ch essence
1,6 l 112 ch et 2,0 l 143 ch diesel
À partir de 28 900 €
Avec des ventes qui ont reculé de 22 % entre 2009 et 2014 pour s'écrouler à 4 % de part de marché en France, le segment des familiales est en pleine hémorragie tandis que les monospaces et les SUV petits et grands profitent largement de la transfusion, 73 % des acquéreurs étant aujourd'hui des professionnels, contre 54 % il y a cinq ans. La Toyota Avensis n'échappe pas à la tendance, puisqu'elle s'est écoulée à 2 027 exemplaires en 2013 et seulement 959 l'année dernière. Il était donc plus que temps, à défaut de présenter un nouveau modèle, de faire subir à la troisième génération du modèle sortie en 2009 un second restylage après celui de 2012. L'objectif : revenir à un chiffre de 2 300 modèles écoulés en 2016.
Pour y parvenir, Toyota ne s'est cependant pas contenté d'un léger coup de pinceau ou d'un rajout de chrome par-ci par-là, comme se satisfont de nombreux constructeurs, et a même eu la main plutôt lourde. La face avant entière reprend ainsi les derniers codes stylistiques de la marque, ce qui lui donne des airs de grosse Auris : adieu les phares en parallélogramme et bienvenue à ces feux à diodes effilés et à cette calandre amincie qui dynamisent largement une ligne jusqu'ici particulièrement pataude. Même constat à l'arrière, avec des feux de forme plus complexe lui conférant un supplément de personnalité et incorporant aussi des LEDs. L'ensemble est plus homogène et dynamique, même si une certaine lourdeur demeure chez la berline en vue trois quart arrière.

Et si vous croyez que les designers de Toyota se sont limités à l'extérieur, détrompez-vous. L'habitacle a aussi eu droit à leurs bons soins en commençant par les sièges redessinés nettement plus confortables et la planche de bord métamorphosée. Ce n'est toujours pas particulièrement fun, mais ce n'est de toute façon pas le but : c'est pratique, ergonomique et efficace, et surtout, si l'assemblage n'a jamais été un problème pour la marque, on constate ici une vraie progression au niveau de l'aspect des matériaux, désormais nettement plus flatteur. L'un des buts était d'inclure aussi un nouveau combiné d'instrumentation avec compteur de vitesse et compte-tours insérés dans des fûts et séparés par un premier écran couleur de 4,2 pouces qui se charge de relayer les informations délivrées par un second écran au milieu, tactile et de 8 pouces.
Avec une longueur de 4,75 m pour la berline et de 4,82 m pour la version break Touring Sports, pas besoin de faire de compromis entre le confort des passagers arrière et la capacité de chargement de leurs bagages, on peut tout à fait avoir le beurre et l'argent du beurre, ce qui en fera à nouveau le véhicule de choix pour les chauffeurs de taxis (et les VTC). Le volume de coffre considérable est en effet de 509 litres pour la berline qui conserve sa malle, et va de 543 à 1 609 litres pour le break, ce qui la place au-dessus de la moyenne de la catégorie.
Côté motorisations, pas de downsizing ni de suralimentation du côté de l'unique offre essence puisque le 4 cylindres 1,8 l Valvematic 2ZR-FAE reprend du service mais bénéficie d'une cure de jouvence avec une augmentation du taux de compression de 10,5:1 à 10,7:1 et une réduction globale des frictions. Puissance et couple restent strictement identiques, avec 147 ch à 6 400 tr/min et 180 Nm à 4 000 tr/min, avec un 0 à 100 km/h qui stagne à 9,4 s pour la berline et à 9,7 s pour le break, mais ce sont les consommations, et donc les émissions de CO2, qui en profitent, avec 6,0 l/100 km annoncés en mixte et 140 g/km de CO2, contre respectivement 6,5 et 152 précédemment. Cela permet de dégringoler de quelques catégories dans le barème du bonus écologique, pour s'établir désormais à 250 € de malus. Ce 1,8 l est livré de série avec une boîte mécanique à six rapports mais peut aussi être accolé - contre 1 500 € supplémentaires - à une transmission à variation continue qui n'influe pas sur les consommations, mais fait perdre une seconde au 0 à 100 km/h.
Pour les diesels D-4D, on fait par contre table rase du passé, le 2,0 l 1AD-FTV et le 2,2 l 2AD-FTV prenant une retraite bien méritée au profit de deux nouveaux venus. Enfin, nouveaux, pas tant que ça, puisqu'ils sont issus de la banque d'organes BMW. Le 1,6 l 1WW et le 2,0 l 2WW, uniquement disponibles avec une boîte de vitesses mécanique à six rapports, sont en effet des transfuges du constructeur allemand où ils répondent aux noms de N47D16 et N47D20. On trouvait notamment sous le capot de la Série 3 de la précédente génération E90 et qui font toujours le bonheur des modèles de Mini qui n'ont pas encore été renouvelés. Le constat est cependant mitigé, les consommations et émissions moindres peinant à faire oublier une régression importante en matière de performances.
Évolution des moteurs diesel de la Toyota Avensis (berline)
Moteurs |
Puissance |
Couple |
0 à 100 km/h (en s) |
Consommation mixte (en l/100 km) |
Émissions de CO2 (en g/km) |
2,0 l D-4D (1AD-FTV) |
124 ch à 3 600 tr/min |
310 Nm à 1 600 tr/min |
9,8 |
4,5 |
119 |
2,2 l D-4D (2AD-FTV) |
150 ch à 3 600 tr/min |
340 Nm à 2 000 tr/min |
8,9 |
5,5 |
145 |
1,6 l D-4D (1WW) |
112 ch à 4 000 tr/min |
270 Nm à 1 750 tr/min |
11,4 |
4,2 |
109 |
2,0 l D-4D (2WW) |
143 ch à 4 000 tr/min |
320 Nm à 1 750 tr/min |
9,5 |
4,5 |
119 |
Malgré la place centrale qu'occupe la fiabilité dans les valeurs de Toyota, les N47 ont une réputation sulfureuse après des casses de chaîne de distribution en série. On peut toutefois penser que le problème est désormais résolu depuis la campagne de rappel en début d'année pour remplacer le tendeur de chaîne et éventuellement la chaîne elle-même.
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Par roc et gravillon
" Prenez des notes Volkswagen, Audi, Peugeot..."
Eh... on n'est pas à un concours de patinage artistique là....
la différence entre 3 marques citées là, cette Toy, et sur ce segment du marché.... c'est le niveau de vente peut être non ?
Pour au moins 2 d'entre eux, à votre avis, y'a match ?
Par GrosMytho
Honda et Mazda font leur propre moteur diesel et ne viennent quémander à personne des blocs diesel récents,ils devraient avoir un peu honte chez Toyota , si c'est en plus pour recevoir des blocs pas fiables alors il vaut mieux courir chez les concurents japonais
Par lex-is
En réponse à GrosMytho
Honda et Mazda font leur propre moteur diesel et ne viennent quémander à personne des blocs diesel récents,ils devraient avoir un peu honte chez Toyota , si c'est en plus pour recevoir des blocs pas fiables alors il vaut mieux courir chez les concurents japonais
Le 2.0d bmw est (normalement) fiabilisé depuis début 2014 (source : l'argus du 18/06=.
Par jaweshfcgb
Sérieusement, qu'est-ce que c'est ce bouclier tout droit sorti de chez Renault Sport et qui n'a absolument rien à foutre sur une paisible familiale !?
Les feux effilés avec le prolongement des leds sur la calandre est en revanche particulièrement réussi.
L'arrière est d'un lourd mais d'un lourd...avec ces feux qui semblent à moitié se casser la gueule à la manière de la Mirai...
Un détail aussi : la forme de l'emplacement de la plaque d'immat' qui donne un air patibulaire à l'auto. Il suffirait pourtant de retourner de retourner ce trapèze afin de rendre l'auto joviale...
La refonte de la planche de bord est aussi notable que salvatrice. Bon c'est toujours pas le temple du fun mais çà présente tout de même beaucoup mieux.
L'écran multimédia, trop bas, comme d'hab'...
Par contre...kezako que ce reflet absolument dégueulasse sur l'écran d'affichage de la température juste en dessous de l'écran principal...!?
Dans l'ensemble, il faut tout de même noter l'énorme effort apporté lors de ce restylage.
Les nouveaux moteurs moins puissants et performants que les précédents...
Bonne chance aux vendeurs Toy' pour justifier çà auprès des clients...
Bref, comme cela a été dit dans l'essai, cette proposition bien insipide n'a que peu (pour ne pas dire "pas") d'arguments face à une Mazda 6...mis à part si Toyota continue de pratiquer des remises XXL.
Enfin le bandeau "modèles concurrents" m'aura permis de me rappeler au bon souvenir de la délicieuse Fiat Croma...
Par cactus-fr
Je vois pas ce qu'apporte le 1.6 : moins de couple, disponible moins tôt, moins puissant, moins performant, conso théorique à peine en baisse.
L'ancien D4D 124ch était très correct pour de l'entrée de gamme, là ça a l'air sous-motorisé comme souvent.
Par furax58
Dommage qu'elle ne soit pas mieux motorisée. Le 2.0 BMW n'étant pas connu effectivement pour sa grande fiabilité.
Ceci dit, l'article résume très bien cette voiture, c'est à dire un déplaçoir qui fera très bien son travail. Une voiture sans prétention mais qui apportera tout ce qui est nécessaire pour le conducteur lambda.
Par roc et gravillon
J'vois vraiment absolument aucun argument qui pourrait pousser un amateur de berline japonaise à préférer cette Avensis à la délicieuse Mazda 6, que ce soit en berline ou en break, surtout après son restylage , l'amélioration de la dotation et de pouvoir en disposer en 4 rm.
Chez Honda, y'a plus rien de comparable en rayon, honte à eux...
Tu peux être sûr d'une chose : une revente fort problématique...
Par jaweshfcgb
En réponse à roc et gravillon
J'vois vraiment absolument aucun argument qui pourrait pousser un amateur de berline japonaise à préférer cette Avensis à la délicieuse Mazda 6, que ce soit en berline ou en break, surtout après son restylage , l'amélioration de la dotation et de pouvoir en disposer en 4 rm.
Chez Honda, y'a plus rien de comparable en rayon, honte à eux...
Tu peux être sûr d'une chose : une revente fort problématique...
La Toy' présente quand même l'avantage de mesurer une petite dizaine de centimètres de moins (çà peut toujours faire la différence dans un garage) tout en disposant d'un volume de chargement supérieur.
La "6" paye ici le prix de l'esthétique, ce qui est un problème récurrent chez les dernières productions Mazda.
Par §car816kB
Oh mon dieu le suppositoire de schtroumpf.
Par roc et gravillon
Sauf qu'en comparant les dimensions des versions break, c'est la Mazda qui est légèrement plus courte : 4,805 m pour 4,82 m pour la Toy.
la capacité annoncée de la Mazda break est de 522 litres, pas mal.
Sinon, faut direct viser une Superb, si tu dois faire les brocantes de manière intensive.
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