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L'État veut des radars tronçons plus rentables : et pourquoi pas se pencher sur autre chose ?

Dans Pratique / Radars

Manuel Cailliot

Les radars tronçons, il y en a juste un tout petit peu moins de 100 en service sur notre territoire. Problème : selon l'administration et la sécurité routière, ils manquent d'efficacité et ne sont pas rentables, car ils flashent peu. Las, plutôt que de se féliciter que les automobilistes roulent à la bonne vitesse, elles lancent un appel d’offres pour imaginer un système plus rentable, ce que dénonce 40 millions d'automobilistes.

L'État veut des radars tronçons plus rentables : et pourquoi pas se pencher sur autre chose ?

Les associations de défense des conducteurs, dont 40 Millions d'automobilistes fait partie, font en général bien leur boulot : elles défendent les conducteurs. En poussant la barre à tribord autant que le gouvernement, l'administration et la sécurité routière la poussent à bâbord. C'est-à-dire parfois à l'excès.

Mais leur dernier communiqué d'hier jeudi 25 novembre ne manque pas de pragmatisme. Il vise à dénoncer la "cupidité" d'un appel d’offres lancé par le DCA (Département du contrôle automatisé), une des antennes de la Sécurité Routière, qui pour but de demander aux fabricants d'imaginer un système de radar tronçon plus rentable, plus efficace et moins visible.

Quoi ? Expliquons...

Les radars tronçons, au nombre de 99 en service sur le territoire français, sont parmi les moins nombreux, au milieu des 4 300 systèmes de contrôle automatique de la vitesse (cabines fixes, radars mobiles, mobiles mobiles...). Et pour cause, ils sont aussi les plus chers des dispositifs (en moyenne 165 000 € à l'installation, et 19 000 € par an de maintenance selon le site radars-auto.com, trois fois plus qu'un radar autonome). Leur but est de contrôler la vitesse moyenne d'un véhicule, en lisant 2 fois sa plaque d'immatriculation, une fois en entrée de zone, une fois en sortie. Un calcul temps/distance permet alors de savoir si celui-ci est en excès de vitesse. 

Un dispositif qui est plutôt bien accepté par les automobilistes, remarque l'association, parce que jugé plus équitable.

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Cependant, il s'avère, et ça l'administration l'a bien remarqué, que ce sont les moins rentables. En effet, sur les 23,8 millions de PV distribués en 2019, seulement 333 000 ont été relevés par des radars tronçon.

 

Le but est d'imaginer un système plus "efficace", mais en termes de quoi ?

Seulement, plutôt que de se féliciter de l'efficacité du dispositif en matière de sécurité routière, le service éponyme de l'État, via le DCA a lancé un appel d’offres en direction des fabricants de radars, pour imaginer un système plus discret, déplaçable, qui pourrait être installé sur des mâts préexistants, et qui pourrait fonctionner sur batterie en toute autonomie.

Pourtant, lorsqu'on y réfléchit bien s'agace Philippe Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes : "Le meilleur radar, c'est celui qui ne flashe pas. Cela signifie que l'on est parvenu à faire respecter la règle et que l'on n'a pas besoin de sanctionner l'usager. C'est d'autant plus vrai pour un radar tronçon, qui agit sur plusieurs kilomètres ; on n'y voit pas l'effet du radar fixe bête et méchant, devant lequel on ralentit pour mieux réaccélérer derrière. Alors pourquoi vouloir les rendre moins visibles en les déplaçant constamment ? Simplement pour piéger les automobilistes. On va en faire à coup sûr des serial flasheurs, mais ça ne fera pas baisser le nombre d'accidents. C'est bien la preuve que l'État ne considère ces outils que comme des tirelires géantes".

Sur ce coup-là, il n'a pas tort, et même parfaitement raison. On chercherait donc à concevoir des radars tronçons plus efficaces, oui, mais pas en termes de sécurité routière, seulement en termes de rentabilité financière ! Même la Cour Des Comptes, dans un rapport rendu en juin dernier, mettait le doigt sur l'inefficacité du système tout répressif, centré sur la vitesse, qui n'a plus l'efficacité escomptée.

 

De l'argent pour lutter contre les autres causes de mortalité ?

Pourquoi donc, à l'aune de ce constat, ne pas investir l'argent de la sécurité routière dans des actions s'attaquant "aussi" aux autres grandes causes d'accidentologie bien identifiées aujourd'hui que sont l'alcool au volant, les stupéfiants, mais également et de plus en plus, le portable au volant, responsable selon les études de plus d'un accident sur dix, et en constante progression (l'alcool serait responsable, lui, de trois décès sur dix) ?

Pourquoi chercher à sanctionner l'automobiliste, de plus en plus efficacement, plutôt que de le responsabiliser ? Pourquoi chercher à l'atteindre au porte-monnaie, plutôt que de lui apprendre à conduire plus en sécurité, l'aider à entretenir sa voiture, mais aussi être un État responsable qui entretient beaucoup mieux les routes sur lesquelles il transite ?

Il faudra peut-être un jour abandonner cette culture de la sanction, et encourager plutôt celle de la récompense. Mais l'appel d'offre dont il est question ici ne va clairement pas dans ce sens.

 

 

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