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Le jackpot du stationnement payant à Paris

Dans Pratique / Budget

Stéphanie Fontaine

Joli cadeau sous le sapin : pour cette année 2022, la mairie de Paris s'attend à des recettes à hauteur de 335 millions d'euros en provenance du seul stationnement payant. C'est un peu moins que ce qu'elle espérait, mais c'est toujours plus de 30 % de mieux qu'en 2021. Il faut dire que ceux qui bénéficient théoriquement de la gratuité du stationnement sont eux aussi mis à contribution. Explications.

Le jackpot du stationnement payant à Paris

335 millions d'euros. Voilà les recettes attendues pour cette année 2022 par la mairie de Paris en provenance du stationnement payant, selon La Tribune mercredi.

Cela correspond à un bond de 82 millions d'euros par rapport à 2021, soit une jolie inflation de plus de 32 % par rapport à 2021 !

La hausse atteint même les 45 %, comparée à 2018, l'année du grand changement, avec la fin des PV de stationnement à 17 euros partout en France.

Et ce alors, même que le nombre de places proposées aux Parisiens et visiteurs pour se garer ne cesse de diminuer !

On peut noter que la mairie de Paris s'attendait à encore mieux. Selon son budget primitif, elle comptait en effet sur des recettes, « au titre du stationnement payant », de l'ordre de 379 millions d'euros.

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La manne est tout de même bien là. Et elle doit servir à rééquilibrer les comptes de la Ville endettée à hauteur de 8 milliards d'euros.

Quelle ironie tout de même pour une municipalité qui cherche surtout à bannir les voitures de ses rues !

Automatisation, hausses des tarifs et du périmètre

Qu'est-ce qui explique cette progression en 2022, alors que l'automatisation des contrôles était déjà en place en 2021 dans la capitale ?

Rappelons en effet que les prestataires privés, Moovia et Streeteo, choisis par la mairie pour prendre en charge les contrôles du stationnement payant effectuent leur activité, depuis un bon moment déjà, à distance, sans l'intervention d'agents à pied.

Cette surveillance s'effectue directement via leurs véhicules équipés (comme sur la photo de l'article ci-dessus) de caméras LAPI - pour « lecture automatisée des plaques d'immatriculation ».

D'où parfois leur surnom de « sulfateuses à PV », même s'il ne s'agit plus de contraventions, à proprement parler, depuis la réforme de 2018.

De fait, plus personne n'est spécialement envoyé pour vérifier visuellement le bon déroulé de ces contrôles, contrairement à ce qui était initialement recommandé par la Cnil, afin de bien prendre en compte les cas particuliers, et les différentes cartes administratives, en lien avec le stationnement, apposées derrière le pare-brise.

La méthode n'est d'ailleurs pas sans provoquer pas mal de bugs, comme Caradisiac l'a déjà raconté, et ce qui participe - même à la marge - à la bonne tenue de ce chiffre d'affaires (voir plus loin).

Grâce à cette automatisation des contrôles, le nombre de FPS - ces forfaits de post-stationnement qui ont remplacé les PV à 17 euros – a carrément doublé en deux ans, pour s'établir à 4,6 millions de FPS émis en 2021.

Cette automatisation se poursuit en 2022, et il est possible qu'elle se soit même intensifiée, ce qui pourrait également justifier la hausse de ces recettes.

Surtout, les tarifs du stationnement ont été fortement augmentés à partir de l'été 2021, avec des répercussions logiques sur l'ensemble de l'année 2022.

L'heure de stationnement est passée de 4 à 6 euros en zone 1, le cœur de Paris, puis de 2,40 à 4 euros dans les arrondissements plus excentrés.

Et qui dit hausse de ces tarifs, dit hausse des montants de FPS, en cas de contrôle et de stationnement complètement ou partiellement impayé.

Les FPS sont ainsi, de leur côté, passés de 50 à 75 euros (+50 %), minorés à 52,50 euros en cas de paiement dans les quatre jours, en zone 1, puis de 35 à 50 euros (+43 %), minorés à 35 euros, en zone 2.

Il faut enfin ajouter que les deux-roues thermiques sont eux aussi désormais ponctionnés depuis cet été.

Les bugs continuent et des FPS sont certainement payés à tort

Selon le bilan annuel des recours administratifs préalables obligatoires (RAPO) pour 2021, lequel correspond au bilan des contestations faisant suite à un FPS, ces contrôles s’accompagnent de graves dysfonctionnements, en particulier à l’égard des personnes en situation de handicap.

Ce bilan n’a pas encore été rendu public, mais il a été discuté en séance du conseil municipal, le 15 novembre dernier. Et c’est ce qui ressort ainsi des échanges avec les élus de l’opposition.

Si les FPS ont doublé, les RAPO, à les entendre, ont quant à eux triplé en 2021 !

Et 51 % de ces RAPO concerneraient des personnes bénéficiant de la gratuité du stationnement, aux premières desquelles les détentrices d’une carte mobilité inclusion (CMI) stationnement.

Le comble pour Paris, les propriétaires de véhicule électrique, théoriquement exemptés de stationnement payant, seraient eux aussi visés !

Ils se retrouveraient, comme les personnes à mobilité réduite, destinataires de FPS ainsi dressés à tort.

75 % des quelque 207 000 contestations enregistrées l’an dernier seraient formulées pour « des motifs de non prise en compte de la carte de stationnement handicapé », relève, au cours de cette séance de novembre, la conseillère LR Anne-Claire Tyssandier.

Pour 64 % d’entre eux, il y aurait eu une réponse favorable, autrement dit les FPS émis les concernant auraient été annulés. Et pour le reste, les refus seraient surtout dus à des problèmes de délais et de pure forme…

Conclusion de l’élue de droite : « C'est donc une sorte de racket indirect des personnes en situation de handicap qui prévaut à Paris ».

David Belliard, l'adjoint d'Anne Hidalgo, en charge notamment des transports et des mobilités à la mairie, a d’abord rappelé les éléments de contexte et notamment les recettes perçues en 2021, soit « 253 millions d'euros », avec « 133,6 millions d’euros provenant des paiements spontanés, 109,6 millions d’euros des FPS »… Ce qui nous donne 243 millions d’euros.

Eh oui, il manque bien 10 millions d'euros. En provenance des fourrières peut-être ?

Surtout, David Belliard remarque que sur la masse des FPS émis, les RAPO ne représentent que 4,5 %.

En prenant en compte les 64 % de réponses favorables faisant suite à ces RAPO, cela signifie que seuls « 2,9 % de FPS apposés ont été annulés ». Comprenez les dysfonctionnements sont mineurs…

Combien ont cependant payé sans moufter ?

Comme il y a eu 36 % de réponses négatives à la suite des RAPO, surtout pour des raisons de pure forme, à ce qu'on a compris, on sait déjà que cela en fait presque 75 000 qui ont dû régler juste parce qu'ils n'étaient pas dans les délais… Une paille !

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