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Le prix de l'énergie va-t-il tuer l'industrie automobile européenne ?

Dans Economie / Politique / Industrie

Cédric Pinatel

D'après les experts, les prix très élevés du gaz sont partis pour durer sur le marché européen et vont nuire à toute l'industrie lourde du Vieux Continent. Y compris celle de l'automobile.

Le prix de l'énergie va-t-il tuer l'industrie automobile européenne ?

C'est le dossier numéro un à gérer pour tous les dirigeants européens actuellement : la stratégie à adopter suite à la hausse spectaculaire du prix du gaz et de l'électricité sur le Vieux Continent, accélérée brusquement depuis cet été par la crise ukrainienne, la politique de la Russie et les décisions des nations européennes à son encontre. Pour rappel, le prix du gaz naturel -vital aux industries lourdes européennes- a brutalement été multiplié par 20 au cours de l'été par rapport à ce qu'il coûtait un an plus tôt. Celui de l'électricité, dépendant de celui du gaz dans le système européen, a lui été multiplié par 12 dans le même temps (1000€ le MWh au lieu de 85€ fin 2021).

Pour l'instant, les mesures prévues par l'état français et la plupart des autres gouvernements du continent permettent de limiter la casse pour les particuliers, même si nos voisins allemands ou anglais sont moins bien lotis que nous à ce niveau. Mais l'industrie européenne, très grande consommatrice d'électricité et surtout de gaz, se retrouve en souffrance.

Et d'après le conseiller économique de Natixis Patrick Artus, la situation ne devrait pas s'améliorer avant plusieurs années, comme il l'explique dans les colonnes des Echos : « L'arrêt des exportations de gaz naturel russe vers l'Union européenne prive l'Europe de 40 % de son gaz naturel, soit 11 % de l'ensemble de son énergie. Elle a augmenté sa production de charbon pour remplacer le gaz servant habituellement à générer de l'électricité, prévu des efforts d'économies d'énergie et tenté de remplacer au maximum le gaz russe par du gaz naturel liquéfié venant des Etats-Unis, d'Algérie, de Norvège ou encore du Qatar. Mais cela n'empêchera pas l'Europe de manquer d'environ 3 à 4% de ses besoins d'énergie dans la période 2022-2023, puis pour celle de 2023-2024. Le gaz russe ne sera remplacé par d'autres sources d'énergie qu'en 2026-2027 », estime-t-il.

Impossible d'être compétitif pour l'industrie européenne ?

Les analystes projettent que le prix du MWh de gaz naturel en Europe, déjà vertigineux depuis la fin du mois d'août avec ses pics à plus de 320€ alors qu'il coûtait 16€ un an plus tôt, devrait atteindre 400 à 500€. L'électricité baisserait elle à 180€ du MWh à la suite des mesures de plafonnement décidées par l'Union Européenne. Mais sachant que des pays comme les Etats-Unis profitent d'un MWh de gaz à seulement 35€ au maximum, que le gaz et l'électricité forment 65% de l'énergie utilisée par l'Europe et qu'elle va devoir ainsi utiliser de l'énergie 7 fois plus chère que ses principaux concurrents économiques pendant au moins ces deux prochaines années, la rentabilité de l'industrie locale va s'effondrer mécaniquement. « L'industrie européenne va se retrouver avec des coûts augmentés de 20% par rapport aux concurrents d'autres endroits du monde. Certaines entreprises préfèrent déjà arrêter de produire plutôt que de le faire à perte, d'autres vont délocaliser aux Etats-Unis ou en Chine pour revenir à des coûts de production plus supportables. Le risque est vraiment que l'Europe subisse une nouvelle vague de délocalisations industrielles ».

Alors que les gouvernements européens sont à pied d'oeuvre pour limiter la casse au maximum, on a du mal à voir comment les constructeurs automobiles du continent vont pouvoir fonctionner sans pertes. Les analystes de Fitch et Standard and Poor's estiment d'ailleurs que la production automobile va baisser de 7 à 15% sur l'année 2022. Ils s'attendent à des améliorations en 2023 grâce à l'atténuation des problèmes de semi-conducteurs et des bloquages liés aux épisodes récents de confinements en Chine. Mais avec une énergie aussi chère, comment l'industrie automobile va-t-elle pouvoir s'organiser pour augmenter ou ne serait-ce que conserver sa part de production locale ? Dans un contexte où l'on demande aux marques de faire des efforts en rapatriant les usines chez nous, cette crise de l'énergie tombe vraiment tombe vraiment au plus mal.

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