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Pour certains experts, les ZFE favorisent trop l'automobile

Selon des spécialistes interrogés par le site Reporterre, peu soupçonnable de prôner le tout auto, les zones à faibles émissions sont une mauvaise idée. En raison de la fracture sociale engendrée bein sûr, mais aussi, et surtout, car c'est une autre manière de faire perdurer la mauvaise habitude du recours à l'automobile, fut-elle électrique.

Ce type de panneaux devraient fleurir dans 54 villes françaises d'ici trois ans.
Ce type de panneaux devraient fleurir dans 54 villes françaises d'ici trois ans.

 

Rares sont les mesures publiques qui suscitent autant d’oppositions farouches que la réforme des retraites, si ce n’est l’instauration des ZFE. Loin de faire l’unanimité, elles transcendent, elles aussi, les rivalités partisanes. Rappelons que dès cette année et jusqu’en 2025, 54 centres-villes et leur proche périphérie doivent bouter hors de leurs murs, les autos les plus sales, celles qui ne sont pas munies de la bonne vignette Crit’air.

Les écologistes ralliés à 40 millions d'automobilistes ?

Une bonne partie de l’opinion est contre, même si, selon un sondage Ipsos, 56 % des Français ignorent jusqu’à l’existence de ces Zones à Faibles Émissions. L’industrie automobile est pour le moins mitigé sur la question, et certaines associations telles 40 millions d’automobilistes s’y opposent farouchement. Mais voilà qu’ils sont rejoints par ceux que d’habitude ils conspuent, et couvrent plus souvent de noms d’oiseaux que de compliments : les écologistes. Non pas par le parti EELV lui-même, mais par le site Reporterre, qui se définit clairement comme le média de l’écologie. Il s’en est allé interroger d’éminents spécialistes et a titré son enquête, réalisée en partenariat avec France Inter : ZFE, une stratégie pas si écologique, rien de moins.

Selon Frédéric Héran, "les ZFE sont destinées à sauver l'industrie auto".
Selon Frédéric Héran, "les ZFE sont destinées à sauver l'industrie auto".

Pour autant, les militants du tout auto ne devraient pas se réjouir trop vite de ce ralliement. Car pour les experts interrogés par le média vert, la mise en place des ZFE est une mesure qui favorise trop l’automobile. Pardon ? On a du mal comprendre. Reprenons et écoutons Frédéric Héran. Il est urbaniste et économiste et pour lui, les zones à faibles émissions ne sont pas la solution, au contraire. « L’idée, derrière cette mesure, c’est de sauver l’industrie auto coûte que coûte en la faisant basculer du thermique vers l’électrique à coups d’aides de l’État. Mais en aucun cas on ne réfléchit à d’autres formes de mobilité ». Lesquelles ? Les transports en commun et les « mobilités douces » à base de déplacements à pieds et à vélo.

Mieux que des ZFE, des zones d’où les voitures sont totalement exclues

Quant à la propreté des voitures électriques, il est dubitatif. Pour lui, créer des ZFE et du coup, inciter les gens à acheter des voitures "propres" n’est qu’une manière de « délocaliser les émissions », puisqu'il faut produire de nouvelles autos (ce qui émet du CO2) plutôt que de continuer à émettre l'équivalent avec les anciennes toujours en circulation. Une opération inutile, donc. La solution pour lui, n’est donc pas dans les ZFE, « mais dans les ZTL, Les zones à trafic limités » d’où les voitures, quelles qu’elles soient, seraient purement et simplement bannies. Et de citer le cas de villes italiennes (Bologne et Palerme) ou ce type de mesure est déjà en place.

Les autres arguments, les siens et ceux de ses confrères interrogés par Reporterre en défaveur des ZFE, recoupent ceux déjà largement partagés par les opposants à ces zones. Ils évoquent notamment la fracture sociale. Selon Louis-Pierre Geffray de l’iddri (Institut du développement durable et des relations internationales), dix millions de voitures seraient exclues du système. Et l’enquête de rappeler qu’en France, 13,3 millions de personnes seraient aujourd'hui en état de « précarité mobilité", soit un Français sur quatre. Des personnes qui, pour 3,7 millions d’entre elles, ont du mal à payer leur essence.

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Enfin, plus de 4 millions de nos concitoyens doivent parcourir de longues distances chaque jour et n’ont aucune alternative à l’usage de la voiture. Pas sûr que ces automobilistes par obligation, qui vivent souvent en périphérie et se voient parfois obligés de se rendre en centre-ville pour travailler, ne soient fans des ZFE. Mais il est encore moins sûr qu’ils soient fans des ZTL chères à Frédéric Héran. 

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