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Présidentielle 2022 - Anne Hidalgo: "je suis pour la baisse de la vitesse sur autoroute"

Dans Ecologie / Electrique / Politiques environnementales

Pierre-Olivier Marie , mis à jour

Fin du faux suspense: interrogée ce matin par Jean-Jacques Bourdin, la maire de Paris et candidate à la présidentielle 2022 s'est dite favorable à une baisse de la vitesse sur autoroute.

Présidentielle 2022 - Anne Hidalgo: "je suis pour la baisse de la vitesse sur autoroute"

Dimanche 12 septembre, Anne Hidalgo s’est officiellement portée candidate à l’élection présidentielle. Lors du discours alors prononcé devant ses sympathisants à Rouen, elle a notamment fustigé Emmanuel Macron qui, a-t-elle martelé, « a tourné le dos à l’écologie » alors qu’il devait au contraire « protéger notre planète ».

La maire de Paris fait de la défense de l’environnement l’un de ses thèmes de prédilection, et ne manque jamais une occasion de s’en prendre à l’automobile, ainsi que l'illustre la récente généralisation des 30 km/h dans Paris.

Une mesure qui s’ajoute à la suppression de 60 000 places de stationnement en surface, à l’augmentation sévère des tarifs de stationnement, et qui précède la semi-piétonnisation du centre de Paris, ainsi que la limitation de la vitesse sur le périphérique à 50 km/h, prévues à l’horizon 2024.

On ignore encore à peu près tout du programme d’Anne Hidalgo pour 2022, mais la limitation de vitesse à 110 km/h sur autoroute a toutes les chances d'en faire partie.

"130 km/h, c'est beaucoup trop"

Interrogée ce mardi matin par Jean-Jacques Bourdin pour BFMTV / RMC, Anne Hidalgo a été claire: "je suis personnellement pour la baisse de la vitesse, 130 km/c'est beaucoup trop. Je suis favorable à ce qu'il y ait moins d'accidents."

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Hélas, cette justification sécuritaire ne tient pas dans la mesure où l'autoroute est - de très loin - l'axe routier le moins dangereux. On n'y déplore en effet "que" 8% des accidents mortels, alors même que c'est là qu'on roule le plus vite.

"Les autoroutes sont à la fois le réseau routier où les vitesses pratiquées sont les plus élevées et celui où l'on dénombre le moins d'accidents, grâce aux infrastructures qui le composent. Cette déclaration est la preuve que la maire de Paris ne maîtrise absolument pas ses dossiers" s'est aussitôt insurgé Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes.

Ajoutons qu'en abaissant la vitesse sur un tronçon payant, le risque est grand que le trafic se reporte en partie sur le réseau secondaire, où les accidents sont plus nombreux et seront de fait appelés à augmenter. En d'autres termes, seul l'argument écologique tient ici éventuellement la route.

- 20 km/h = -25% de carburant

Rappelons que cette limitation à 110, préconisée par la Convention nationale sur le climat au printemps 2020, n’avait pas été retenue par des pouvoirs publics échaudés par l’épisode des 80 km/h sur le réseau secondaire. « Il faut faire maturer le débat dans la société », avait alors prudemment tranché Emmanuel Macron. Pour autant, l'idée devrait régulièrement revenir sur la table dans les mois qui viennent.

Selon les défenseurs du 110, cette allure permettait de baisser les émissions moyennes de CO2 de 20%. Pour une élue qui vise pour sa ville - et peut-être demain pour son pays - la neutralité carbone à l’horizon 2050, on conçoit que ce genre de chiffres ait du sens.

En juin 2020, nous avions procédé à nos propres tests avec deux Renault Mégane diesel en tous points identiques sur un trajet de 150 km. L'une roulait aux 130 km/h réglementaires, l'autre à 110 km/h, et nous avions alors constaté un écart de consommation de l’ordre de 25% entre les deux véhicules, valeur bien supérieure à ce à quoi nous nous attendions.

D’un point de vue écologique, le 110 l’emporte donc largement. Et demain, avec les voitures électriques appelées à se généraliser, une telle allure permettrait d’augmenter considérablement le rayon d’action.

Cap' ou pas cap'?

Mais nous avions aussi constaté une perte de temps de 6 minutes par tranche de 100 kilomètres, soit une bonne demi-heure sur un Paris-Lyon. De plus, le fait de rouler à peine plus vite que les camions place l’automobiliste dans des conditions souvent inconfortables.

S’ajoute aussi le risque de se laisser tenter par des « distracteurs de conduite », notamment nos chers smartphones, alors même que l’inattention constitue un facteur de risque très élevé sur autoroute (14% des accidents mortels, selon les sociétés d’autoroutes).

Enfin, et c’est peut-être l’argument le plus important pour quelqu’un qui s'apprête à affronter les urnes, cette mesure est jugée impopulaire par 74% des Français (soit à peu près la même proportion - 61% - que de parisiens favorables à l’instauration des 30 km/h).

Finalement, le 110 km/h constitue un parfait crash-test pour les ambitions présidentielles d’Anne Hidalgo. La sincérité écologiste voudrait qu’elle continue de défendre mordicus cette mesure, mais prendra-t-elle le risque que les discussions passionnées et les divisions qu’elle engendrera relèguent toutes ses autres propositions à l’arrière-plan ?

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