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Question occasion de la semaine : "que risque-t-on à dépasser les échéances d'entretien ?"

Dans Guide fiabilité / Actu occasion

Manuel Cailliot

Nouvelle question cette semaine, concernant cette fois-ci l'entretien de nos "chères" autos. Les constructeurs mettent en place des échéances régulières pour les révisions. Est-ce bien utile ? Et que risque-t-on à les dépasser ? Vous allez le voir, ce n'est pas forcément une bonne idée.

Question occasion de la semaine : "que risque-t-on à dépasser les échéances d'entretien ?"

Toutes les voitures du marché sont soumises à des préconisations d'entretien de la part de leur fabricant. Des échéances qui s'expriment en temps, par exemple, "tous les ans", ou "tous les deux ans", mais aussi en kilométrage : "tous les 15 000/20 000/30 000 km".

Il faut déjà savoir que ces préconisations s'entendent "au premier des deux termes échu". C'est-à-dire que si la recommandations pour votre voiture est de 2 ans ou 30 000 km, il faudra réaliser un entretien au bout de 2 ans, même si vous n'avez pas parcouru 30 000 km, ou bien réaliser cet entretien au bout de 30 000 km, même si les deux années ne sont pas écoulées.

De toute façon, beaucoup de voitures aujourd'hui ont un indicateur de maintenance, qui calcule le temps et le kilométrage écoulés depuis la dernière révision à votre place, et qui tient même parfois compte de la qualité de l'huile, du nombre de démarrages éffectués, etc., pour vous indiquer quand le moment est arrivé.

Pourtant, on n'a pas toujours le temps, on n'est pas toujours chez soi quand la date arrive, les finances sont parfois un peu justes ce mois-là... Et puis quoi ? L'huile ne vas pas se transformer en boue du jour au lendemain, les filtres ne vont pas se boucher en 24 heures, ni le liquide de refroidissement s'évaporer dans la nuit. Bref, en somme, on a parfois le sentiment que ça peut attendre.

Oui, mais dans les faits, que risque-t-on à dépasser les échéances d'entretien ?

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Les risques pour la mécanique : réduits, sauf à trop tarder

Pour la mécanique, les risques sont minimes, pour peu que le dépassement de l'échéance ne soit pas trop important. En effet, rien ne va se désintégrer ou perdre ses propriétés du jour au lendemain. Même les constructeurs tolèrent un léger retard, mais pas plus d'un mois ou 1 000 km, en moyenne.

Mais si l'on tarde "vraiment" trop, là, ça peut avoir des conséquences. Pour l'huile moteur, cela peut conduire à une dégradation de ses capacités lubrifiantes. Le moteur peut alors s'user de manière accélérée. Il en est de même pour le turbo, dont les paliers sont lubrifiés par l'huile moteur.

Sur les moteurs modernes, dotés d'un FAP (filtre à particule), essence comme diesel, il existe aussi un phénomène de dilution du carburant dans l'huile moteur, lors des phases de régénération du FAP. Si l'on tarde trop, la qualité de l'huile en pâtit forcément, et le niveau d'huile peut aussi monter, et entraîner à terme un emballement moteur par autoconsommation d'huile.

Un vieux filtre à huile va aussi finir par se colmater, entraînant des souci de lubrification et de pression d'huile.

Question occasion de la semaine : "que risque-t-on à dépasser les échéances d'entretien ?"

Le liquide de refroidissement, lui, va perdre avec le temps ses propriétés de fluide caloporteur. Il peut surtout finir, en se dégradant, par oxyder le circuit, avec des conséquences sur la pompe à eau, le joint de culasse, les radiateurs, la vanne thermostatique. Mais si en général les préconisations tournent autour de 4 ans pour ce fluide, attendre 6 mois ou 12 mois de plus n'aura en général pas de conséquence fâcheuse. Mais qu'il commence à devenir marron, c'est très mauvais signe.

Ce n'est pas le cas pour le liquide de frein, qui absorbe de l'humidité avec le temps et qui se dégrade à la chaleur. Il ne faut pas trop dépasser les échéances pour lui, car cela influe sur l'efficacité et surtout l'endurance du freinage. Un liquide en mauvais état va se mettre à bouillir en utilisation intensive, et on perd tout simplement le freinage, avec une pédale qui tombe au plancher. 

Les filtres à carburant, eux, peuvent avec le temps se colmater, ou au contraire laisser passer des impuretés. C'est particulièrement le cas avec l'eau dans le gazole. C'est pourquoi il ne faut pas trop jouer avec les échéances non plus.

Trop tarder à remplacer un filtre à air peut mener à des pertes de puissance, à un encrassement du haut moteur, des soucis de mauvaise combustion. Mais il faut souvent dépasser de beaucoup l'échéance pour que ça arrive (de 20 000 ou 30 000 km), sauf si on roule dans un pays exigeant, très poussiéreux.

Enfin, un filtre d'habitacle va s'encrasser avec le temps, provoquer des odeurs dans l'habitacle, laisser passer plus de pollution, etc. Rien de méchant à court terme toutefois.

 

Plus généralement, trop décaler une échéance, la sauter complètement en se disant qu'on fera la prochaine, peut mener à ne pas repérer des usures plus problématiques, comme celle des freins, de l'échappement, des trains roulants ou des amortisseurs, qui peuvent infuer sur votre sécurité. Mais ça n'arrive pas du jour au lendemain encore une fois. 

Donc techniquement, mécaniquement, vous avez en réalité quelques milliers de kilomètres de marge devant vous. Mais ce ne sont pas les seuls risques quand on parle dépassement d'échéance.

Les risques pour la garantie : la perdre purement et simplement

En effet, le plus gros de la prise de risque se situe au niveau de la garantie.

Pour faire simple, les constructeurs, sachez-le, prétexteront le moindre dépassement d'échéance (hors petite tolérance) pour vous refuser en bloc l'application de la garantie. Aussi bien la garantie contractuelle, le temps de sa durée, que la garantie légale contre les vices cachés, ou la garantie légale de conformité.

Question occasion de la semaine : "que risque-t-on à dépasser les échéances d'entretien ?"

Elles sont en effet adossées au bon respect des échéances de révisions, qui doivent être réalisées "selon les préconisations du constructeur", même lorsqu'elles sont faites hors réseau.

Ainsi, si par exemple, suite à une casse de courroie de distribution (et donc de moteur, le plus souvent) à 45 000 km (parfaitement anormale à ce kilométrage), le constructeur se rend compte que vous avez fait la révision des 30 000 km à 35 000 km seulement, il va vous refuser toute prise en charge, au motif que l'entretien n'a pas été réalisé dans les règles. Et ce, même si la casse de la courroie n'a rien à voir avec la vidange, et que la révision ne prévoyait aucun contrôle de celle-ci.

Pour obtenir gain de cause, il faudra alors se battre, parfois sur le terrain judiciaire, et avec expertises.

Cela ne vaut bien sûr que pour les voitures assez récentes. Pour celles qui ont 10 ans et plus de 150 000 km, il n'y de toute façon plus rien à attendre de la garantie, quelle qu'elle soit. Et donc s'il n'y a pas de rique de la perdre, on peut plus facilement et sans risque dépasser quelque peu les échéances, sans conséquence grave. 

Entendons-nous bien, ce n'est pas ce que nous vous conseillons. Au contraire. Une voiture entretenue en temps et en heure se portera mieux, et ira plus loin que si l'on est trop "cavalier" avec les préconisations. On vous conseille même, avec les diesels récents "fapés", d'anticiper si possible un peu. Car pour eux, tous les 30 000 km ou 2 ans, c'est parfois trop espacé, surtout en cas d'utilisation urbaine majoritaire.

Une question sur le domaine de l'occasion ? N'hésitez pas à nous la faire parvenir en écrivant un mail à : question.occasion@caradisiac.com. Elle pourrait être sélectionnée pour figurer dans cette nouvelle rubrique.

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