Votre navigateur ne supporte pas le code JavaScript.
Logo Caradisiac    
Publi info

Route de nuit - Majorette, géant de la miniature française

Dans Loisirs / Miniatures auto

Stéphane Schlesinger

Créée en 1961 par Emile Véron, l’un des fondateurs de Norev, la firme Majorette a été numéro 1 de la production mondiale de voitures miniature, offrant ainsi rêve et amusement à des millions d’enfants pendant plus de trente ans. Oui, aujourd’hui, ça paraît fou…

Si on avait eu une image à l’école, alors pouvait-on espérer se faire offrir cette jolie Coccinelle accompagnée de son bateau…
Si on avait eu une image à l’école, alors pouvait-on espérer se faire offrir cette jolie Coccinelle accompagnée de son bateau…

En fait, on n’a pas besoin des écolos pour venir à bout de la voiture. Les jeux vidéo s’en chargent très bien, depuis plus de viiiinngt ans, comme le dirait un chroniqueur télé qui se la joue Donald Trump à l’échelle 1/43.

L’irruption des Game Boy et autre Playstation dans les années 90 a largement contribué à détourner les bambins des jouets traditionnels tels que les autos miniatures. Une véritable mutation technologique qui a sonné le glas d’un univers ludique à base véhicules, dont les acteurs n’ont par ailleurs pas su s’adapter.

Cette CX semble de bonne facture, et s’équipe d’ouvrants voire d’un crochet d’attelage.
Cette CX semble de bonne facture, et s’équipe d’ouvrants voire d’un crochet d’attelage.

Que des enfants s’amusent avec des voitures, c’était la norme, c’est aujourd’hui énorme pour certains, qui préféreraient voir des poireaux ou des éoliennes à l’échelle entre leurs mains… Rien de tout ceci quand j’étais moi-même un épouvantable morveux braillard, au tournant de la décennie 80. J’adorais aller à la librairie du patelin où j’habitais, certes pour feuilleter Strange ou L’Auto-Journal (pas Pif Gadget, c’était sous blister), mais aussi baver sur un magnifique présentoir : celui des Majorette.

Jouet certes mais relativement détaillé que cette Jeep Cherokee dotée d’un toutou.
Jouet certes mais relativement détaillé que cette Jeep Cherokee dotée d’un toutou.

Des miniatures métalliques (châssis compris) donc solides, pas si approximatives, quoique dotées de roues rappelant des boutons de culotte, parfois dotées d’ouvrants, colorées et surtout, couvrant une immense partie de la production automobile.

Il était pratiquement impossible ne pas trouver la voiture de papa-maman. Il y avait la Renault 5 avec les rétroviseurs rapportés en plastique, la Fiat 127 dotée d’un chien regardant par la portière, la Mercedes Classe S (W116) aux magnifiques feux arrière orange flashy, eux aussi en plastique, l’ambulance ID, ou encore la 4L fourgonnette de La Poste. Sans oublier les modèles équipés de leur caravane, les camions, les cars…

Abonnez-vous à la newsletter de Caradisiac

Recevez toute l’actualité automobile

L’adresse email, renseignée dans ce formulaire, est traitée par GROUPE LA CENTRALE en qualité de responsable de traitement.

Cette donnée est utilisée pour vous adresser des informations sur nos offres, actualités et évènements (newsletters, alertes, invitations et autres publications).

Si vous l’avez accepté, cette donnée sera transmise à nos partenaires, en tant que responsables de traitement, pour vous permettre de recevoir leur communication par voie électronique.

Vous disposez d’un droit d’accès, de rectification, d’effacement de ces données, d’un droit de limitation du traitement, d’un droit d’opposition, du droit à la portabilité de vos données et du droit d’introduire une réclamation auprès d’une autorité de contrôle (en France, la CNIL). Vous pouvez également retirer à tout moment votre consentement au traitement de vos données. Pour en savoir plus sur le traitement de vos données : www.caradisiac.com/general/confidentialite/

Majorette des années 90, cette XM s’avère particulièrement horrible, surtout face à la miniature de CX qui l’a précédée…
Majorette des années 90, cette XM s’avère particulièrement horrible, surtout face à la miniature de CX qui l’a précédée…

Elles étaient particulièrement faciles à admirer, puisque leur boîte transparente était leur propre vitrine. De temps en temps, j’arrivais, à l’usure, à m’en faire offrir une par mes parents réticents, qui savaient très bien le sort funeste qui l’attendait. Et le meilleur moment, c’était quand j’ôtais le garage transparent. Je sentais l’odeur de jouet neuf et rapidement testais la suspension, car il y en avait une !

Ça, c’était le petit cadeau occasionnel, donné sans raison spéciale : une sacrée trouvaille du marketing car ces jouets n’obéissaient à aucune saisonnalité. Donc, il s’en vendait constamment. Les Corgi, Dinky Toys, Matchbox, Norev ou encore Solido et Tonka, plus chères, s’offraient plutôt aux anniversaires ou à Noël.

Une R5 Alpine dans sa boîte d’origine, qui la mettait bien en valeur.
Une R5 Alpine dans sa boîte d’origine, qui la mettait bien en valeur.

Dans les années 70, l’usine Majorette de Rilleux-la-Pape produisait jusqu’à 400 000 petites autos par jour et la société est même entrée en bourse. C’était un immense succès : le fabricant français s’est retrouvé numéro 1 mondial dans son domaine ! Il a même racheté Solido en 1980.

Toutefois, dans la deuxième moitié des années 80, de mauvaises décisions furent prises. Au lieu de rendre sa production un peu plus technologique, ne serait-ce que pour faire face à l’américain Hot Wheels qui lançait des miniatures à friction incroyablement rapides, Majorette l’a délocalisée en Thaïlande en 1987, au détriment de la qualité, de la technicité, voire du réalisme…

Les ventes ont chuté, Majorette a fait faillite en 1992, puis a été rachetée et a tenté de se repositionner dans le haut de gamme. Las ! La marque est passé de mains en mains, pour carrément disparaître entre 2000 !

Majorette a réapparu en 2003, sans retrouver, loin s’en faut, les chiffres de vente des belles années. Son existence demeure assez chaotique, d’autres liquidations ayant été décidées, mais elle est toujours là, désormais incorporée au groupe allemand Simba Dickie. A qui s’adressent ses miniatures ? Aux enfants de moins de dix ans qui aiment les voitures, ce qui n’est pas le cas de tous, loin de là.

Lunette arrière ouvrante pour cette Porsche 924, s'il vous plait.
Lunette arrière ouvrante pour cette Porsche 924, s'il vous plait.

A coup sûr, ceux-ci ont au moins un papa ou une maman passionné(e), une espèce sinon en voie de disparition, du moins assez rare. En effet, la plupart des parents d’enfants en bas âges ont la plupart du temps moins de quarante ans et ont souvent été élevés aux jeux vidéo.

D’ailleurs, les miniatures ont pratiquement déserté les buralistes, les marchands de journaux, et les rayons des supermarchés pour se concentrer soit dans les grandes surfaces du jouet, soit chez des revendeurs spécialisés. Et encore !

Ces derniers proposent surtout des réductions de très grande qualité, bien plus chères que les Majorettes d’antan et s’adressant aux collectionneurs. Dans les années 70 et 80, ceux-ci n’avaient guère que les Bburago et Polistil (vous vous souvenez ?) à exposer s’ils voulaient des grandes tailles, le 1/18 par exemple. Des réductions de bonne qualité qui faisaient baver les grands enfants mais restaient perfectibles.

Depuis une vingtaine d’années, des marques telles que Auto Art, Kyosho, Minichamps ou encore Otto Models et GT-Spirit proposent des miniatures exceptionnelles de précision, inimaginables voici trente ans. Et pour les milliardaires, il y a les fabuleuses Amalgam (parfois plus de 10 000 € pièce !). Même Solido et Norev ont su hausser remarquablement la qualité de leurs réalisations, mais ces objets ne s’adressent pas aux petits enfants. Ceux-ci s’en moquent d’ailleurs, les tablettes, c’est tellement plus rigolo. D’ailleurs, leurs parents les exigent dans leur voiture…

Aujourd’hui, Majorette continue à produire des miniatures pour enfants, telle cette Toyota GR Supra.
Aujourd’hui, Majorette continue à produire des miniatures pour enfants, telle cette Toyota GR Supra.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SPONSORISE

Toute l'actualité

Essais et comparatifs

Commentaires ()

Déposer un commentaire