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Une interdiction des avertisseurs de radars qui entrave notre liberté ? Cte bonne blague

Dans Equipement / Anti-radars

Michel Holtz

Tollé chez les automobilistes. Depuis une semaine, ils s’insurgent contre un décret en préparation qui les priverait, très momentanément, de leur cher avertisseur de radar. Pour protester, plus de 140 000 d’entre eux ont déjà signé une pétition qui met en avant des prétextes fallacieux, sans oser reconnaître qu’un tel projet les oblige simplement à ne pas dépasser la vitesse autorisée, sur 20 petits km, pendant 24 petites heures. Une pétition d’égoïstes ?

Une interdiction des avertisseurs de radars qui entrave notre liberté ? Cte bonne blague

Que de cris d’orfraies depuis quelques jours. Et que je te pétitionne, que je hurle à la privation des libertés. Et pourquoi pas s’insurger face à la dictature policière qui vient ? Tout ça parce que le ministère de l’Intérieur tente de faire enregistrer un décret à Bruxelles. La Place Beauvau tente ainsi d’obtenir l’autorisation de « faire interdire la diffusion, par l'intermédiaire des services électroniques d'aide à la conduite, de tous les messages de nature à signaler les opérations de police ». En gros, l’idée consiste à brouiller nos chers petits appareils embarqués qui nous signalent les radars. Dès la publication de cette demande, les maisons Coyote, Waze et autres ont immédiatement réagi. Normal, puisque c’est de leur business qu’il s’agit. Pierre Chasseray, de 40 millions d’automobilistes en a fait de même, puisque c’est de son business qu’il s’agit aussi.

Un décret très loin d’être appliqué

Notre liberté de rouler serait donc gravement entravée ? Sauf que la vérité est un poil différente. Il n’a jamais été question d’interdire les avertisseurs. Lorsqu’une attaque terroriste s’est déroulée, qu’une alerte enlèvement est déclenchée ou qu’un malfrat s’est carapaté, les forces de l’ordre souhaiteraient simplement que les barrages qu’ils mettent en place ne soient pas signalés par les détecteurs électroniques. Pour y parvenir, ils demandent l’autorisation à l’Union européenne de pouvoir prendre des arrêtés au cas par cas, dans des zones ne pouvant pas dépasser 20 km, et pendant un délai ne pouvant pas dépasser 24 heures Dans ces zones, et durant ce laps de temps, les Waze et autres Coyote ne pourront donc pas signaler une présence policière, et donc, un radar. L’Europe doit rendre sa réponse avant le 25 juillet à ce sujet. Et la commission étant plutôt à cheval sur les libertés de circulation et d’information, il n’est pas du tout sûr qu’elle donne son accord. Le texte, de retour en France au courant de l’été doit ensuite être examiné, voir amendé par le Conseil d’État avant d’être promulgué. Ce n’est donc pas demain la veille qu’il risque d’être appliqué.

Des instruments au service de la sécurité routière ?

Aucune raison, donc, de s’alarmer. Évidemment, les raisons pour lesquels les arrêtés préfectoraux pourront être pris doivent être clarifiées. Et c’est bien le sens de l’aller-retour Bruxelles Paris et la relecture du texte par le Conseil d’État. Pour autant, faut-il fustiger le choix de brouiller des zones limitées pendant un temps limité pour tenter de barrer la route à des terroristes ? À l’époque des attentats parisiens, les chaînes TV étaient accusées de filmer en direct les forces de l’ordre préparant l’assaut devant l’HyperCacher et l’imprimerie de Dammartin-en-Goele. Une façon de faire qui pouvait renseigner Amedy Coulibaly barricadé avec ses otages Porte de Vincennes, comme ils pouvaient renseigner les frères Kouachy en Seine et Marne. À l’époque pourtant, personne n’avait pétitionné pour défendre la liberté d’informer de BFM et France2. Surtout pas les plus de 140 000 personnes qui ont signé la pétition qui les occupe aujourd’hui : celle qui approuve le texte de la ligue de défense des conducteurs. En vrac, les signataires fustigent la façon « indécente » du gouvernement pour lutter contre le terrorisme (on cherche encore une manière prude de s’y attaquer), mais aussi, le fait que les avertisseurs menacés sont « de précieuses aides à la sécurité routière » et que le « signalement de la présence des forces de l’ordre entraîne une plus grande vigilance des conducteurs, bénéfique à la sécurité de tous ». Ben voyons. C’est connu, les automobilistes que nous sommes, et qui pour nombre d’entre nous versons notre dîme annuelle à Coyote, le faisons pour augmenter notre sécurité, pas du tout pour que l’appareil bipe en cas de zone de danger, puisque c’est ainsi que l’appli désigne les radars mobiles. C’est tout aussi notoire : nous payons 50 euros par an pour être prévenu des « brusques ralentissements » comme l’indique la pétition.

Vous n’aurez pas ma liberté de rouler

En fait, s’il fallait pétitionner, ce serait contre un autre phénomène beaucoup plus généralisé que les sporadiques coupures d’avertisseurs : la tartufferie. Celle qui consiste à se cacher derrière des prétextes pour ne pas avouer que bien évidemment, nous utilisons tous des Waze, Coyote et consorts pour rouler plus vite qu’il ne faudrait sans se faire attraper et passer à la caisse. On peut aussi avouer, dans la foulée, qu’évidemment, on n’est pas contents qu’un tel décret nous oblige à rouler à la vitesse autorisée sur 20 petits kilomètres pendant 24 petites heures. C’est d’une petite contrariété égoïste qu’il s’agit, pas d’une attaque en règle contre les libertés publiques. C’est une gêne momentanée, pas la brusque montée d’une pseudo-dictature. Celle-ci pourrait certes débouler, à coups de décrets autrement plus mal intentionnés. Pour y remédier, pas besoin de pétitionner. Il suffit de ne pas se tromper de vote ce dimanche qui vient.

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