L'algocarburant, le carburant élaboré à partir d'algues, intéresse de près les écologistes mais aussi les gouvernements désireux d'acquérir une plus grande indépendance énergétique. Et alors que les prix du pétrole flambent et que les ressources se font rares, l'algocarburant fait figure d'alternative intéressante. Mais dans quelle mesure ?


Le carburant idéal ne semble pas exister ; car si les algues ont ceci de positif qu'elles ne nécessitent pas d'utiliser des ressources alimentaires (comme c'est le cas pour le carburant à base de maïs par exemple), elles ont cependant besoin de beaucoup d'eau. On ne va pas vous refaire un cours sur la raréfaction des ressources en eau, vous imaginez bien que moins une production en consomme mieux c'est. Le département américain de l'énergie s'est donc penché sur la question et a voulu savoir quelle quantité de pétrole utilisée pour les transports pourrait être remplacée par du carburant à base d'algues sans que cela n'augmente la quantité totale d'eau utilisé aux Etats-Unis par le secteur de l'agriculture. Résultat : 17% (calcul effectué à partir des données d'importation de 2008). Pour parvenir à cet équilibre, il faudrait accroître le rendement des cultures en les regroupant, recouvrir une surface de la taille de la Caroline du Sud et utiliser environ 1325 litres d'eau pour un baril d'algocarburant, soit au total un quart de ce qu'utilise actuellement l'agriculture américaine. En améliorant encore plus finement le rendement en effectuant ces cultures dans des zones particulièrement ensoleillées et humides, les chiffres pourraient même diminuer.


Le biocarburant à base d'algues est fabriqué en extrayant et en raffinant les lipides produits par les algues durant leur croissance. Les chercheurs et le gouvernement s'y intéressent car il émet moins de gaz à effet de serre que les d'énergies fossiles et peuvent également être fabriqués aux Etats-Unis. En 2009, environ la moitié du pétrole utilisé aux Etats-Unis était importée.