Comment transformer un objet quotidien si mal aimé en œuvre d'art ? En le rendant surprenant et esthétique bien sûr !

Spécialisé dans le street art et plus particulièrement dans les interventions (dites « happenings ») sur le mobilier urbain, l'artiste Chat Maigre a décidé de faire un cadeau à ses concitoyens toulousains : dans la nuit de Noël, le plasticien a recouvert un radar automatique avec des briquettes Lego®. L'appareil en question est situé à Ramonville (une commune limitrophe de Toulouse) face au Lycée Bellevue, sur la route de Narbonne.

Conscient de commettre un acte illégal, Chat Maigre explique dans la Dépêche du Midi avoir attendu la nuit pour réaliser son œuvre : « Je souhaitais mettre un peu de gaieté dans la ville et j'ai décidé de rendre sympathique un objet détesté par tous. Le fait de mettre autant de Lego® donne un effet rigolo et joyeux à cette triste machine. Tout le monde célébrait Noël, j'avais peur de me faire prendre. Pour le coup j'ai pris un risque. »


Ce que risque l'artiste

D'un point de vue légal, l'initiative du plasticien est hors-la-loi : selon les textes, « toute dégradation et détérioration de l'équipement constituent une infraction punie d'une peine de prison et d'une amende de 3.000 euros. Le fait de tracer des inscriptions et des signes sur cet équipement est puni d'une amende de 7.500 euros et d'une peine de travaux d'intérêts généraux, selon l'article 322-2 du code pénal ».


A Toulouse, un artiste décore un radar avec des briques Lego®

Un radar coloré pour Noël, par l'artiste Chat Maigre

(page Facebook de l'artiste)



Chat Maigre répond qu'il n'a « rien fait de mal » et qu'il assume son œuvre, puisque c'est même lui qui a « apposé une affichette sur le radar » : « Je n'empêche pas le fonctionnement de l'engin. Je ne l'ai pas détérioré, mon œuvre est parfaitement calibrée, de manière à ce que les techniciens puissent intervenir en cas de problème. »

En attendant, les autorités n'ont pas encore ôté les briquettes de l'appareil. Un « sursis » apprécié par l'artiste, qui espère que le radar reste ainsi : « Je pense que je contribue au fait que cette machine à PV ne soit pas dégradée. Toulouse fait quelques efforts pour s'ouvrir au street-art, alors pourquoi ne pas me laisser redécorer tous les autres appareils de la ville. Ce serait sympa de se dire que l'on est la capitale des radars joyeux ! »


En attendant, l'artiste compte lancer une pétition pour que le radar de Ramonville reste comme tel. Une bonne idée, d'autant plus que la machine est bien plus visible grâce à son attirail original et coloré !