Et justement, l'obtenir, dans l'hexagone, ce n'est pas si simple. Le ministre de l'intérieur s'en est d'ailleurs inquiété en annonçant la mise en place d'un groupe de travail sur l'obtention du permis de conduire. Fichtre, pour que le politique en arrive à une telle extrémité, c'est que l'heure doit être grave. Pour le coup, Manuel Vals a même donné des pistes de réflexion : quatre vingt six jours en moyenne pour obtenir le droit de conduire, ça fait un bail qu'il serait heureux de réduire.


Que l'on ne s'y trompe pas. La tâche ainsi assignée s'annonce titanesque. Car, déjà, les quatre vingt six jours annoncés relèvent de l'estimation la plus optimiste. Celle où l'examen est acquis du premier coup. En d'échec, c'est carrément le retour à la case départ en prenant les couloirs du temps qui peuvent vous faire patienter jusqu'à six mois avant de tenter à nouveau sa chance. Quand on sait que c'est pratiquement le cas d'un candidat sur deux, ça donne d'autant plus le bourdon que l'auto-école partage l'échec devant l'administration et préférera parier sur une nouvelle tête à former que de recycler l'ancien combattant. Un réel souci lorsque l'on sait que le temps, c'est de l'argent et que les mois qui s'égrainent sont autant de chèques à signer. Un permis de conduire s'évalue, dès lors, entre la fourchette de 1 500 à 2 200 euros, sans parler de sa valeur résiduelle bâtie autour du fait que sans lui, trouver un travail relève du fantasme.


Alors, la faute à qui ? Les inspecteurs se disent insuffisamment nombreux, les auto-écoles sont très différentes des unes des autres, l'examen lui-même suscite parfois des interrogations aussi diverses que variées de la part des responsables. Bref, on n'est pas sorti. Et face à cette jungle profonde, le sentiment de découragement peut poindre qui alimentera la volonté de trouver un itinéraire bis pour arriver à destination. On a beau ne pas avoir le permis, on connaît les chemins de traverse et sortir des sentiers battus a comme un parfum de révolte assumée. Certains l'ont compris et en ont fait leur autoroute vers leur propre succès. Quoi ? Faire un voyage pour avoir le document à 200 euros que l'on pourra ensuite faire convertir en bon permis français, avouez que c'est tentant ! Et ce d'autant plus que c'est... légal. Il suffit de connaître les filières. Au grand dam de la sécurité routière.