Le réseau français d'autoroutes est un filon dont l'exploitation consiste à saigner les usagers qui l'emprunte. C'est le résumé prosaïque du rapport d'une Autorité de la concurrence qui dénonce une véritable « rente » tout en appelant à une modification de la formule d'indexation des tarifs des péages. Les détails sont dans le quotidien « Les Echos » de ce jeudi. Mais il est clair que les sept sociétés concessionnaires d'autoroutes, contrôlées par les groupes français Vinci et Eiffage et espagnol Abertis ont des airs de sept mercenaires.


Ceux-ci « affichent toutes une rentabilité nette exceptionnelle, comprise entre 20% et 24%, nourrie par l'augmentation continue des tarifs des péages » affirme le rapport qui conclut : « cette rentabilité n'apparaît justifiée ni par leurs coûts ni par les risques auxquels elles sont exposées. » En réponse, l'Autorité formule 13 recommandations, dont la révision du mécanisme actuel d'indexation des péages sur l'inflation, au profit d'une formule intégrant l'évolution du trafic. Elle propose aussi "d'inclure dans les concessions une obligation de réinvestissements partiels des bénéfices, ainsi qu'un partage de ceux-ci avec l'Etat". C'est à dire nous.