Vendeur particulier : mode de paiement difficilement négociable

Vous avez fait le tour de votre future voiture et vous venez de l’essayer. Verdict : elle vous plaît. Et vous décidez de l’acheter. Il faut maintenant passer à la négociation. Seulement voilà, vous avez omis un détail : préciser à votre vendeur que vous souhaiteriez payer en plusieurs fois. En bref, vous souhaitez discuter le mode de paiement.

S’il s’agit d’un particulier, ne comptez bien évidemment pas sur son accord. Mettez-vous à sa place. Cette pratique est trop risquée pour lui. Par contre, vous pouvez toujours « réserver » le véhicule en lui versant un acompte contre un reçu rédigé sur papier libre, précisant l’objet de la vente et le montant de la transaction. Mais cette fois, c’est vous qui prenez des risques.

En réalité, il n’y a de négociation avec un particulier que sur le montant de l’acquisition et non sur son mode de paiement. Crédit ou paiement différé ne sont pas envisageables. Pour cela, vous devez passer par des organismes spécifiques, ce qui alourdit encore un peu plus la transaction.


Le chèque de banque

Le chèque de banque est incontournable dans une transaction entre particuliers. Pour le vendeur, c’est en effet l’assurance que le chèque va être honoré puisqu’il est directement tiré sur le compte de la banque, celle-ci ayant déjà prélevé le montant et les frais du chèque sur le compte de l’acheteur.

Pour obtenir ce type de chèque, il faut en faire la demande à une banque qui le remettra généralement sous 24 heures, en précisant le nom du vendeur et le montant exact de la transaction. Exemples de prix : il coûte 13 euros à la Société Générale.

Diverses escroqueries ont montré, ces dernières années, que des faussaires arrivaient à produire de faux chèques de banque. Dans ce cas, il vous est conseillé de demander à l’acheteur quelques heures avant la transaction quelle est sa banque afin de la contacter pour faire le contrôle suffisamment en amont. Pour prévenir tout problème, notre conseil est d’éviter de réaliser des transactions avec un particulier le week-end ou les jours fériés.


Arrhes et acomptes

Avec un professionnel, en revanche, la négociation autour du mode de paiement existe. Il peut prendre différentes formes. Vous pouvez, tout d’abord, réserver votre voiture en versant des arrhes ou un acompte (en général 10 % la somme). Vous paierez le solde à la livraison. Cette solution vous permet de résoudre quelques petits problèmes de liquidités sans passer à côté d’une bonne occasion.

Si des acomptes ont été versés, la vente est supposée irrévocable : aucun des deux (ni vous ni le vendeur du véhicule) ne peut se désister. En principe, seule une décision de justice permet d’annuler la vente et de rendre caduc le bon de commande. Les motifs seront alors appréciés par le juge avec tous les risques que comporte une procédure judiciaire.

Par contre, il est possible de se désister si des arrhes ont été versées. En effet, le Code Civil précise que les deux parties peuvent le faire. Le principe est simple : l’acheteur de la voiture perd ses arrhes si c’est lui qui veut arrêter la transaction. En revanche, il les récupère multipliés par deux si c’est le vendeur qui a changé de position.

Ce mode de fonctionnement est relativement souple, d’autant que les acomptes ou les arrhes, ainsi que le solde de l’achat peuvent être payés par chèque simple.

On peut aussi obtenir un crédit à l’achat auprès du concessionnaire ou du négociant qui ouvrira lui-même le dossier en demandant à son client différentes garanties (feuilles de paie, etc.). Attention, l'acheteur a tout intérêt à comparer la proposition du vendeur avec celle de sa banque personnelle, qui offrira souvent un meilleur taux. Toutefois, la facilité de transaction est évidente pour les crédits pris en concession et il est pratique de pouvoir réaliser toutes les opérations en un même lieu.

Acompte, arrhes, crédit, il apparaît, en tout état de cause, que les possibilités de paiement auprès d’une concession ou d’une agence sont plus nombreuses qu’auprès d’un particulier.