Bientôt, un troisième choc pétrolier ?

Ce que nous avons connu au cours de l'année 2000 n'est probablement qu'un avant-goût de ce qui nous attend dans le futur. L'année écoulée a été marquée par une véritable flambée des prix du pétrole. La hausse a été tellement brutale que le gouvernement français a dû créer de toute urgence une Tipp flottante. Le danger n’en demeure pas moins réel..

La fièvre est tombée mais les prix demeurent élevés. Cette hausse des prix a été sciemment provoquée par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (l'Opep), qui a elle-même restreint ses quotas de production pour faire remonter les cours du pétrole brut. Cette hausse n'ayant pas vraiment été prévue par les pays occidentaux, les stocks ont donc été sollicités, ce qui a alimenté la spéculation sur les cours du pétrole.

Peut-être pas dans l'immédiat, mais plus l'échéance de la fin des ressources abondantes approche, plus la tension sur les prix sera forte. C'est là qu'entre en jeu le critère “économique lié au pétrole. Pour Jean-Paul Gaessler, Directeur des Affaires Générales chez Esso France :

“Les réserves de pétrole sont classées entre réserves prouvées, potentielles, ultimes et économiques. Quand on dit qu'il y a quarante ans de réserves, c'est dans les conditions actuelles. En mer du Nord, on dit qu'il y a huit ans de production, mais cela fait maintenant quinze ans que l'on fixe ce seuil de huit ans ! La durée de vie des gisements s'est prolongée du fait de la multitude de gisements satellites reliés à ces puits principaux. La production en mer du Nord a encore crû jusqu'à l'an dernier. Mais si, depuis 1973, on a découvert de gros gisements, on ne s'attend plus à en découvrir de tels à l'avenir. Les sources seront plus diversifiées. Il y a un certain nombre de zones, non prospectées auparavant, qui sont aujourd'hui recensées : l'Angola, la Russie, les sites off shore au Mexique, au résil, en mer Caspienne, etc.

En 1973, les réserves étaient perçues comme des quantités que l'on épuisait. Depuis, il y a eu des progrès sur le coût des technologies. Maintenant, des gisements à 800 mètres de profondeur sont couverts à 15 $ le baril. C'est une course entre les gisements et les coûts d'exploitation. Il y a une notion de prix : à 50 ou 60 $ le baril, on découvrirait encore davantage de pétrole car le prix élevé couvre les coûts de recherche.

Les automobilistes doivent donc s’habituer désormais à vivre avec cette menace de voir les prix des carburants grimper sans cesse.