La communication des compagnies pétrolières est omniprésente : annonces télévisées, sponsoring sportif, sites Internet institutionnels. Mais ces grandes entreprises se montrent infiniment moins loquaces lorsqu'on aborde la question des ressources pétrolières. Serait-ce un sujet tabou ?

En matière de disponibilité de la ressource pétrolière, il faut bien dire que certains ne jouent pas la transparence. Au service communication de Shell France, on s'est refusé de parler du sujet, en nous renvoyant sur le service de presse de l'Ufip, qui ne s'est guère montré plus loquace.

Chez TotalFinaElf, comme chez Esso France, si on ne communique pas d'échéances, on se veut néanmoins rassurant :

Essence : la pénurie, c’est pour demain !

“Aujourd'hui, à l'heure où la consommation mondiale est plus forte que dans les années 70, nous avons des réserves supérieures à celles qui étaient connues à l'époque. À cela, plusieurs facteurs : un accroissement "mécanique" lié à la découverte de nouveaux gisements, mais aussi l'évolution technologique qui fait progresser les possibilités de l'exploration. Pour les gisements off shore, on est passé de 200 mètres de profondeur à près de 2 000 mètres aujourd'hui. De plus, tout cela est conditionné par un critère économique. La notion de réserve peut être présentée ainsi : c'est ce que l'on peut récupérer avec les technologies du moment pour un prix de revient donné, déclare Thomas Fell de Total.

Le mot d'ordre est clair : la notion de pénurie ne serait qu'une notion “économique, donc il n'y a pas lieu de paniquer ! Les compagnies pétrolières ont leurs raisons de ne pas s'inquiéter, mais elles ont un point de vue très éloigné de celui de l'automobiliste.

Le fait que certaines d'entre elles, et non des moindres, refusent de parler de ce sujet prouve que la transparence n'est pas de mise. En l'espèce, le silence est d'or… noir.

L'automobiliste peut-il espérer un salut de la part des pouvoirs publics ? Rien n'est moins sûr.