Le litre d’essence à 37 francs !

Les tensions sur les stocks et la diminution des réserves de pétrole laissent craindre une augmentation régulière du prix de l’essence. Plus les coûts d’extraction grimperont, plus la menace sera réelle. Nous regretterons peut-être dans quelques années le prix du sans plomb à près de 10 francs.

Thomas Fell de la direction de la communication du groupe TotalFinaElf explique pourquoi les prix des carburants pourraient connaître une terrible évolution :

“Il existe également des réserves de pétrole sous d'autres formes, c'est le cas des pétroles lourds bitumineux. On estime les réserves de ce type, existant au Venezuela, comme étant équivalentes à celles d'Arabie Saoudite. Ces réserves se concentrent dans ce que l'on appelle "la ceinture de l'Orénorque. Ces ressources n'étaient plus rentables avec un baril à 12 ou 13 $, mais aujourd'hui, avec un baril quasi stabilisé entre 25 et 30 $, elles sont économiquement exploitables. Il ne faut pas oublier également les progrès technologiques qui peuvent faire passer la part d'exploitation du gisement de 8 à 10 %, voire à 15 %, ce qui ferait quadrupler les réserves.

Bref, on ne saurait être sûr du prix de vente du pétrole. Comme le dit Jean-Paul Gaessler :“À 100 $ le baril, on sait transformer le charbon en essence, et du charbon, il y en a pour deux cents ans ! Mais à 100 $ le baril, notre super sans plomb culminerait à plus de 37 francs le litre (taxes comprises) ! L'essence deviendrait alors une denrée de luxe ou un produit que seuls les collectionneurs consentiraient à acquérir pour sortir leurs autos un ou deux jours par an…