Une GT anglaise énigmatique sous un nom d'avion de chasse ? Les liens unissant l'aéronautique et l'automobile ont toujours été très serrés et de nombreuses marques sont passées de l'une à l'autre et pas des moindres : BMW, Rolls-Royce et, bien entendu Saab avec ses mythiques Viggen. Bristol, une des entités ayant formé British Aerospace a suivi la même recette et, après des années de vache maigre, nous revient avec la Fighter S.

A l'instar de McLaren avec sa F1, l'objectif de Bristol était purement et simplement de construire la GT la plus aboutie de tous les temps. Les ingénieurs anglais sont partis d'une feuille blanche et ont mis au point un véhicule hors du commun, tant sur le plan mécanique qu'au niveau du style.

En ce qui concerne le physique de la belle, on aime ou on n'aime pas mais il ne laisse pas indifférent. Personnellement le mélange de Honda Integra pour le nez et de profil de Jaguar Type E me laisse de marbre. On espère pour la renommée du bon goût anglais que la forme générale de l'auto ait été dictée par la performance plutôt que par la beauté sculpturale. Les formes permettent au moins de dégager de l'espace puisqu'on peut loger un sac de golf dans le compartiment à bagages et que la roue de secours est de taille normale (285/40 x 18 tout de même).

Ce qui se cache sous le capot devrait en revanche ravir les plus exigeants d'entre nous : le V10 de 8.0l (celui de la Dodge Viper) développe ici 660 ch et, accouplé à une boite manuelle 6 rapports, il n'a aucun mal à mouvoir les 1540 kg de la bête. Les performances sont « suffisantes » pour une voiture de cet acabit - prés de 350 km/h en pointe, la première qui monte à plus de 100 km/h donne le ton - mais ne se démarquent pas suffisamment de la concurrence. Ses caractéristiques et son prix - 350 000€ - la mettent en confrontation directe avec une Porsche Carrera GT qui possède une image de marque bien supérieure et un physique plus facile.