La période d'observation du nouveau patron de Renault a pris fin il y a déjà plusieurs semaines, sa vision est désormais claire en ce qui concerne l'évolution de la marque et le positionnement choisi est nettement plus ambitieux qu'à l'origine puisqu'il évoque le « luxe et le sport » pour parler de Renault dans le futur.


Pour Carlos Tavares, l'analyse ne diffère pas de celle de ses concurrents hexagonaux de PSA puisque selon lui, Renault doit « se développer dans le haut de gamme ». Pour cela il explique sa réflexion actuelle :


« Nous réfléchissons à l'utilisation de la marque Alpine, typée luxe et sport, avec plusieurs modèles. On est en phase exploratoire. Dans le haut de gamme, la démonstration n'a pas été concluante par le passé, mais on va revenir. Nous allons renforcer notre stratégie sur ce créneau, nous ferons des voitures qui auront l'élégance à la française.

Il nous faut produire moins cher en parvenant à vendre plus cher car notre marge opérationnelle est top faible. Il n'est pas normal qu'une Renault soit significativement moins chère qu'une Volkswagen sans que la qualité ou le contenu ne le justifient. Même à l'étranger, hors d'Europe, notre prix de vente moyen est trop bas, il nous faut donc alterner l'introduction sur tous ces marchés de petits modèles et des voitures plus grosses. 

Il nous faut aussi mieux articuler et clarifier la différenciation entre Dacia et Renault. »


L'analyse est plutôt limpide et partagée par tous, toutefois, la difficulté n'est pas d'établir le diagnostic mais plutôt de trouver les remèdes. Bref, c'est une certitude, Renault doit modifier son image, revenir dans le vrai haut de gamme et se démarquer clairement des produits Dacia étiquetés Low Cost. Quant au retour de la marque Alpine typée « Luxe et Sport », il faudra préciser là aussi clairement ce qui se cache concrètement derrière cette définition. Car la crainte la plus grande est que le succès de la ligne Gordini pousse les dirigeants à renouveler l'opération sur les plus gros modèles de la gamme Renault en offrant simplement un léger rhabillage cosmétique à ces produits. Et là, l'hypocrisie pourrait ne pas passer aussi facilement qu'avec Gordini.



Via La Tribune