Avant de juger des évolutions, en voici un petit inventaire à la Prévert. Ne prenez pas peur, sous des dehors très techniques se cachent des opérations et des contrôles finalement simples.

  • Concernant les freins, le système de freinage de secours sera non seulement observé sur son efficacité globale mais aussi sur une éventuelle anomalie de fonctionnement (pas soumis à contre-visite).
  • Une absence d'assistance de freinage (sur les véhicules équipés d'origine) sera désormais sanctionnée d'une contre-visite.
  • Le voyant indiquant un niveau de liquide de frein insuffisant, s'il s'allumait, débouchait déjà sur une contre-visite. Désormais c'est son fonctionnement même qui est contrôlé : s'il ne s'allume pas à la mise de contact, c'est la contre-visite.
  • L'assistance de direction n'est désormais plus seulement contrôlée, mais sanctionnée. Une anomalie de fonctionnement ou un défaut d'étanchéité sont désormais passible d'une contre-visite. En clair, les assistance de direction qui fuient et pour lesquelles on se contente de remettre du liquide pour que ça marche ne pourront plus passer le contrôle, il faudra réparer. Ouille quand on sait que sur certains modèles la facture peut atteindre les 1 500 €.
  • Le système de désembuage du pare-brise est désormais contrôlé, en plus des essuie-glaces et du lave-glace. Mais pas de contre-visite prévue en cas de défaillance. Ouf, quand on sait également que certains systèmes, pour être réparés, nécessitent le démontage de la planche de bord et des centaines d'euros de main d'œuvre pour réparer.
  • Pour les feux antibrouillard, leur réglage est désormais contrôlé. Si le faisceau est trop haut, ce sera notifié, mais pas sanctionné.
  • Une absence de triangle de présignalisation n'est plus sanctionnée par une contre-visite (étonnant).
  • Le faisceau électrique, son état et sa fixation, seront désormais contrôlés, mais pas sanctionnés.
  • Concernant les suspensions, une "anomalie importante de fonctionnement" sera en 2012 passible d'une contre-visite.
  • Idem concernant les roulements de roue, un jeu excessif sera sanctionné d'une contre-visite, ce n'était pas le cas avant. Réparation obligatoire donc pour un souci assez courant...
  • Les circuits de suspension (sont ici visés essentiellement les systèmes hydrauliques Citroën) devront être parfaitement étanches et exempts de fuites. Sinon, c'est la contre-visite. Énormément d'anciennes Citroën, qui souffrent de fuites bénignes de leur circuit, seront donc potentiellement recalées sauf réparations préalables. Espérons que les contrôleurs sauront faire la part des choses.
  • Concernant les roues, désormais une résistances anormale à la rotation, ou une mauvaise fixation conduisent à la contre-visite. Là cela semble logique... bien qu'on puisse resserrer rapidement une roue et faire disparaître le défaut aussi sec...
  • Les superstructures de la carrosserie (anti-encastrement, protections latérales) seront contrôlées mais pas sanctionnées.
  • Une mauvaise fixation du klaxon sera désormais notifiée mais pas sanctionnée.
  • Nouveauté, le neiman sera contrôlé et une détérioration importante sera suivie d'une contre-visite.
  • Enfin, le mauvais état de l'indicateur de vitesse sera notifié mais pas sanctionné.


Vous trouvez comme moi que cela fait beaucoup ? Une chose est sûre, les contrôleurs ne vont pas chômer, et le prix du contrôle certainement subir encore une petite augmentation... Pourtant, si certains points de contrôle ou de sanction ne prêtent aucun flanc à la critique, d'autres sont source de polémique. Direction qui fuient alors qu'elles fonctionnent, systèmes de suspension hydrauliques fuyards sanctionnés alors qu'il est de notoriété que tous ou presque suintent sans gravité, autant d'aléas qu'il faudra désormais régler avant le contrôle. Et toujours avec de coûteuses factures à la clé.


Le contrôle technique, depuis ses débuts, se targue de contrôler l'état de sécurité de nos voitures. Nous sommes complètement d'accord avec cela ici à Caradisiac. Mais ici on arrive très près de la frontière entre sécurité et "pourvoyeur d'affaires" pour les garagistes. Il reste donc à espérer que les contrôleurs techniques sauront faire le tri entre les problèmes réels de sécurité et ce qui relève de soucis inévitables ou tellement cher à réparer que laisser passer une petite fuite ne portera pas à conséquence. Espérons, oui...