La nouvelle Superb s’en tire plutôt bien dans un contexte difficile. D’un côté elle essuie les plâtres de l’affaire Volkswagen, de l’autre les principaux marchés auxquels elle s’adresse s’effondrent ou se contractent (Russie, Chines, Indes, etc.). Malgré tout, les courbes restent encourageantes avec une progression de 21,7 % des ventes par rapport à sa devancière.

Ce bon démarrage, la Superb le doit à la rupture marquée d’une génération à l’autre. La tchèque a totalement bouleversé sa conception et son style tout en préservant ce qui a fait son succès, c’est-à-dire des volumes record et des tarifs serrés (à partir de 23 790 €). Nous avions été séduits par un premier essai en version haut de gamme équipée du 2.0 TDi 150. Nous avons voulu vérifier si « l’entrée de gamme », dotée d’une petite motorisation et d’un équipement réduit, tenait les mêmes promesses.

Au premier coup d’œil, seules les jantes 16’’ et les pneus à flancs larges trahissent le statut du véhicule. La Superb est une réussite esthétique notamment dans cette livrée « Rosso Brunello » (540 €). On aime particulièrement cette chute de rein élégante qui intègre au mieux le hayon. Dans l’habitacle même ligne de conduite. À aucun moment on n’a le sentiment d’être à bord d’une entrée de gamme tant la qualité des tissus, des plastiques et de l’assemblage sont soignés. La dotation de base reste correcte sur cette version d’essai « Business Plus », à destination des professionnels, (à partir de 31 190 €). Il s’agit d’une finition « Ambition » (à partir de 29 690 €) améliorée qui comprend notamment la climatisation, le régulateur de vitesse, la caméra de recul, le radar de stationnement AV/AR, la navigation, le système pour smartphone smartlink (Mirror link, Carplay, Android), l’allumage automatique des phares, le bluetooth, l’ordinateur de bord, les prises USB/jack/SD, etc.

Essai - Skoda Superb TDi 120 : la bien nommée

Malgré une légère inflation de ses tarifs, la Superb reste un peu plus compétitive que ses concurrentes, Volkswagen Passat Business TDi 120 (32 440 €) ou Renault Talisman dCi 110 (32 030 €), à la différence qu’elle offre plus d’espace et de coffre.


Les places arrière sont les plus vastes de la catégorie
Les places arrière sont les plus vastes de la catégorie
Le volume de coffre établi un nouveau record à 625 litres
Le volume de coffre établi un nouveau record à 625 litres
Les sièges se rabattent depuis le coffre
Les sièges se rabattent depuis le coffre

La Superb a tellement grandi (4,86 m) qu’elle vient dorénavant frapper à la porte du segment des grandes routières (Mercedes Classe E, etc.). Son empattement (2,84 m) bat une nouvelle fois des records ce qui lui permet d’offrir aux passagers l’un des plus vaste espace au monde. Même des berlines du segment supérieur n’offrent pas autant d’aisance aux places arrière. Le long porte-à-faux dû au nouveau dessin du hayon permet à la tchèque de grappiller une trentaine de litres sur le volume de coffre, lui aussi record. Ce dernier est le plus grand de la catégorie avec 625 litres de base et une vraie roue de secours sous le plancher. Les sièges rabattables depuis le coffre permettent d’étendre celui-ci à 1 760 litres. La Superb ajoute à son hospitalité naturelle de nombreux détails pratiques qui facilitent la vie : deux parapluies logés dans ses portes avant, des supports pour tablette dans l’accoudoir arrière, et une barre de fixation pour les bagages dans le coffre.

Essai - Skoda Superb TDi 120 : la bien nommée

Techniquement, la nouvelle Superb a été totalement revisitée. L’arrivée de la plateforme modulable MQB en provenance du groupe Volkswagen lui offre des perspectives d’évolution bien plus étendues que l'ancienne version. Ici, c’est essentiellement le gain de poids qui profite à cette version d’essai 1.6 TDi 120 ch. L’imposante berline ne pèse que 1465 kg sur la balance. A titre de comparaison c’est 200 kg de moins qu’une Mercedes Classe E à motorisation et dimensions équivalentes (1660 kg - version 200 Bluetec 136 ch).

Ce gain de poids permet ainsi au 4 cylindres diesel de révéler l’étendu de ses talents. Associé ici à une boîte mécanique à 6 rapports privilégiant les consommations, il fait preuve d’une souplesse et d’une élasticité surprenante. En effet, le couple maxi (250 Nm) disponible dès 1 500 tr/min offre des accélérations et des reprises toniques qui permettent de ne pas avoir l’air ridicule sur les entrées d’autoroute ou lors des dépassements. Pas ridicule pour un sou, le 4 cylindres travaille en silence et en souplesse lorsqu’il s’agit d’évoluer en ville. Le bilan économique est tout aussi flatteur avec une moyenne de 5,8 l/100 km relevée durant notre essai et une place dans la zone neutre du bonus/malus (108 g de CO2/km). Les gros rouleurs pourront opter pour la boîte à double embrayage (DSG7) moyennant 1 500 € supplémentaires.

La Skoda Superb est une grande voyageuse à l’amortissement souple. Le confort à bord est 4 étoiles notamment équipée de ces jantes 16’. La filtration est irréprochable tout comme le maintien si vous adoptez une conduite de bon père de famille. Dépourvue de suspensions pilotées (option à 990 €), cette version n’offre pas le même flegme que ses riches sœurs en virage ou en conduite rapide mais le compromis reste très rassurant. Cette Superb TDi 120 soigne ses passagers et c’est déjà pas mal.