Essai vidéo - Ssangyong Tivoli : Superbum

Ssangyong revient de loin. Je vous invite à aller voir un peu l'historique de leurs modèles pour prendre la mesure de l'évolution qu'a connue la marque. D'abord coréenne, puis reprise – mais pas trop soutenue - par les Chinois de SAIC, ce sont finalement les Indiens de Mahindra & Mahindra qui se portent acquéreurs du constructeur avec la volonté de lui donner les moyens de se développer en s'appuyant sur leur spécialité : les SUV. Pour cela, ils ont stoppé les excentricités esthétiques du passé pour tendre vers des produits cœur de cible comme le Korando 2 signé Giugiaro qui a montré l'étendue de la remise en question. Et le Tivoli confirme que Ssangyong qui ne vend qu'un peu moins de 150 000 voitures par an souhaite se faire connaître pour autre chose que l'étrangeté de ses modèles.

Essai vidéo - Ssangyong Tivoli : Superbum

  

Et si on faisait de belles autos ...

Présenté à Genève, le Tivoli est une auto entièrement nouvelle conçue en Corée dont la mission est aussi de s'imposer en Europe. Le style comme les caractéristiques techniques en sont la parfaite illustration, le Tivoli se remarque et se regarde tandis que ses mensurations ainsi que ses moteurs (1 essence et 1 diesel) à la norme Euro 6 sont parfaitement calibrés pour le marché européen. Pour la petite histoire, si le dessin est l'œuvre d'un designer coréen du bureau de style de Ssangyong, le garçon a fait ses études en France et hormis quelques traits un peu trop prononcés, le gabarit compact et musculeux (4,20m de long, 1,80m de large et 1,59m de haut) du Tivoli tout comme ses faces avant et arrière plutôt plaisantes lui donne une personnalité et une présence indéniables.

… avec des moteurs modernes …

Techniquement, le châssis que Ssangyong annonce fièrement être composé à plus de 70% d'acier à haute densité (pour plus de rigidité disent-ils) est conçu en interne tout comme les moteurs 1,6l diesel 115 ch et essence 128 ch Start& Stop (ISG) qui l'animeront. Pour les besoins de l'Europe, ces derniers ont été convertis à la norme Euro 6. La boîte automatique à convertisseur classique signée Aisin (+1500€) se destine aux urbains purs et durs fâchés avec la pédale d'embrayage et le levier de vitesse mais pas avec le malus puisque les rejets CO2 bondissent de 149 gr/km à 157 gr/km en essence, soit 1300 euros de plus ! Sur le diesel, même topo puisque l'on passe de 113 gr à 146 gr. Vous noterez qu'à la fin de l'été, Ssangyong proposera une version 4 roues motrices intéressante sur le papier (option à 1800 euros) puisqu'elle disposera d'un train arrière multibras contrairement à la traction qui s'appuie sur un essieu de torsion simple. De plus, le système de traction intégrale non permanent pourra être bloqué en cas d'utilisation en terrain très délicat, dans ce cas, il ne restera plus qu'à espérer que les cailloux qui se présenteront conserveront une taille raisonnable pour les tous petits 16,7 cm de garde au sol de l'auto.

… bien équipées …

Ssangyong qui a choisi de proposer son SUV compact à un prix plus qu'attractif ne fait pas l'impasse sur la sécurité passive et active puisque dès le premier niveau de finition Urban, vous disposez de la protection de 6 airbags. Un supplémentaire s'ajoute sur la finition supérieure Sport. Vous roulez également sous le contrôle des systèmes ESP mais aussi ARP (Anti Roll Over Protection) qui empêche les tonneaux. Est aussi présente la panoplie habituelle des assistances de freinage comprenant l'antiblocage et l'assistance, la répartition en fonction du poids embarqué ou encore le Hill Assist qui aidera les stressés du démarrage en côte à réaliser leur manœuvre sans peine. L'absence de freinage automatique devrait coûter au moins une étoile chez Euro Ncap. Le contrôle de pression des pneumatiques fait par contre partie de l'équipement de base.

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… spacieuses ...

Dans l'habitacle, la première sensation est celle procurée par l'espace disponible. Le format assez cubique de l'extérieur se retrouve à l'intérieur avec de très belles places arrière (notamment en garde au toit) qui n'empêchent pas non plus le coffre d'être généreux puisqu'il propose 423l de volume de chargement. Certes, le plancher n'est pas plat dès l'ouverture du hayon mais la banquette rabattable 60/40 permet d'augmenter encore ce volume de façon importante (une planche amovible permet de se mettre au niveau des sièges rabattus). Les rangements nombreux et spacieux s'ajoutent à tout ça. Face à la concurrence, il s'inscrit sur ce point non négligeable au sommet de la hiérarchie.

… et pas chères ?

Notre modèle d'essai proche de la version Luxury qui sera offerte en France affichait une qualité de finition perfectible mais pas aussi « low cost » qu'attendue. Si l'œil sera forcément irrité par ces commandes couleur argent, ces boutons-bâtons de plastique rouge semi-translucide, ces laquages noir piano datés, ces plastiques légers et granuleux qui marquent vite, la main sera quant à elle rassurée par la bonne consistance de la molette centrale de commande de la ventilation qui offre une résistance visiblement étudiée et une console centrale plutôt bien arrimée, ce qui est loin d'être le cas sur bon nombre de concurrents bien plus chers. Car la question du prix est centrale et sachant que l'intégralité de la gamme Tivoli (2 moteurs et 3 finitions) est proposée entre 16 990 euros et 22 990 euros, soit bien en dessous d'une grande partie de la concurrence, ses prestations ne peuvent être évaluées sans en tenir compte.