C'est du jamais vu. Selon les premières estimations, les ventes de voitures neuves en France devraient approcher les 300 000 pour ce mois de décembre. A titre de comparaison, les immatriculations s'établissaient à 228 451 en décembre 2009, alors en augmentation de 48,6% par rapport à l'année précédente. Renault comme Peugeot ont déjà constaté une augmentation de 15 à 20% des commandes par rapport à 2009.

Instaurée au dernier trimestre 2008 alors que la crise économique heurtait durement le secteur automobile, la prime à la casse aurait ainsi permis la vente de 600 000 à 1 million de véhicules neufs et la mise à la casse d'autant de voitures anciennes. En effet, le dispositif offre 500€ à tout propriétaire de véhicule de plus de 10 ans le remplaçant par une voiture neuve ne faisant pas l'objet d'un malus, c'est à dire avec des émissions inférieures à 156g/km de CO2 selon les conditions 2010.

Un coût de 1,02 milliard d'euros pour l'Etat

Mais cette mesure a un coût : en deux ans, il serait selon le Ministère de l'Industrie de 1,02 milliard d'euros. Lors de l'annonce de son plan d'aide à l'automobile fin 2008, Nicolas Sarkozy estimait que l'Etat devrait débourser 220 millions d'euros en 2009 pour l'alimenter. Au final, elle coûtera 514 millions d'euros cette année-là, et un montant équivalent donc en 2010.

Et cette précipitation dans les concessions avant la date fatidique et les achats anticipées qui vont avec laissent craindre le pire pour 2011. Quand l'Allemagne a arrêté son dispositif de prime à la casse en septembre 2009, les ventes ont ensuite chuté lourdement et ne sont jamais véritablement remontées, passant de 3,2 millions d'immatriculations en 2009 à 2,4 millions cette année à la mi-décembre. En France, les constructeurs automobiles anticipent déjà une baisse de 10 à 15%, même si les automobilistes pourront compter sur le retour du « super bonus ».