La General Motors a sauvé sa peau grâce à des fonds publics qui lui ont permis de renaître de ses cendres. Pour autant, les personnes dans les bureaux sont restées les mêmes. Un changement de cadre pouvait-il leur permettre de se laver les mains des fautes d'un passé pourtant récent ? Une question cruciale dans une conjoncture plombée par ce rappel plus que tardif d'un nombre conséquent de véhicules souffrant d'un grave défaut dans le commutateur d'allumage. 13 personnes en sont mortes au volant de leur Chevrolet ou Pontiac. Une situation sous le coup de trois investigations, du département de la Justice, de l’agence américaine de sécurité routière NHTSA et du Congrès, et qui bat le rappel de 2,6 millions de Chevrolet Cobalt, Saturn Ion et Sky, Pontiac 5 et Solstice produites entre 2003 et 2011.


Pour sauver ce qui pouvait encore l'être en terme de comptabilité, la General Motors s'était approchée du tribunal new-yorkais ayant supervisé sa faillite en 2009 pour lui demander de déterminer quelles obligations légales de l’ancien GM a hérité le nouveau groupe sorti de restructuration. En clair, la GM d'aujourd'hui a cherché à recevoir l'absolution pour les péchés de la GM d'hier. La tentative a été décelée et a provoqué un tel émoi que le groupe a décidé de clarifier très vite sa position avant de définitivement sombrer dans le cœur de ses compatriotes. Sachez-le, tout ceci n'était qu'un malentendu : le recours judiciaire avait pour but de se protéger contre des plaintes de certains possesseurs de voitures concernés qui s’estiment lésés par les rappels. Mais nullement contre les victimes d’accidents liés au commutateur défectueux, qu’ils aient subi des dommages physiques ou matériels.


Pour enfoncer le clou, la General Motors a rédigé un communiqué précisant qu'elle « avait déjà reconnu qu’elle avait des obligations civiles et légales liées aux blessures pouvant être associées aux véhicules rappelés. » On respire. Mais le chemin est encore long car une question essentielle continue d'être creusée : le problème du commutateur a-t-il été frauduleusement dissimulé à son actionnaire de l’époque, le gouvernement américain, aux autorités judiciaires et au grand public ?