En réponse aux bouleversements climatiques et à la considérable augmentation des prix du pétrole, la Suède est sur le point de franchir le plus grand pas en matière d'énergie qu'aucun pays d'Europe n'ait jamais franchi en se donnant comme objectif de s'affranchir de toute dépendance au pétrole dans les 15 ans, sans pour autant construire de nouvelles installations nucléaires.

Cette tentative menée par ce pays de 9 millions d'habitants est planifiée par un comité d'industriels, de professeurs, de fermiers, de constructeurs automobiles, d'agents des services publics et autres, qui proposeront un projet complet au parlement suédois dans quelques mois. Le but d'un tel projet est de remplacer toutes les énergies fossiles par des renouvelables avant que les changements du climat détruisent les économies et que la rareté croissante du pétrole mène à d'énormes augmentations des prix.

La Suède, qui avait beaucoup souffert de l'augmentation du prix du pétrole dans les années 1970, tire maintenant la quasi totalité de son électricité de ses installations nucléaires, hydroélectriques et géothermiques. En 2003, 26% de toute son énergie consommée venait déjà de sources renouvelables, alors que la moyenne européenne est de 6%. Mieux encore, seulement 32% de cette énergie provient du pétrole, contre 77 en 1970. En fait, le pays ne reste dépendant du pétrole qu'au niveau du transport.

Conscient de cette faiblesse, le gouvernement suédois travaille donc activement avec les constructeurs Saab et Volvo afin de proposer de plus en plus de véhicules particuliers et professionnels fonctionnant à l'éthanol ou à d'autres carburants d'origine végétale.

Ces décisions radicales place la Suède comme la figure de proue des pays écologistes. Mais d'autres pays prennent le même chemin, sans pour autant être aussi radicaux, comme l'Islande qui espère d'ici 2050 avoir converti toutes ses voitures et bateaux à l'hydrogène fabriqué à partir d'énergie renouvelable, ou le Brésil, qui souhaite alimenter 80% de sa flotte de transport à l'éthanol créé à partir de sucre de canne dans les 5 ans.

Est-ce que d'autres pays emboîteront le pas de la Suède ? Espérons-le.