C'est ce que révélait sur son blog Matthieu Auzanneau dans un article relayé le 19 novembre par Terra Eco. Selon le rapport 2010 édité par l'Agence Internationale de l'Energie (AIE), environ 30% de ce que produisent actuellement les puits en activité aura disparu d'ici 2020.


Et la situation ne s'arrange évidemment pas par la suite, et il faudra s'attendre à ce que seul un cinquième de la demande puisse être satisfait en 2035. Le pic pétrolier, qui désigne le moment à partir duquel la production mondiale plafonne avant de décroître suite à l'épuisement des réserves de pétrole disponibles, serait donc atteint. Pourtant, l'AIE se veut rassurante et affirme que la découverte de nouveaux champs ainsi que le développement des pétroles non-conventionnels (sables bitumeux, schistes bitumeux, liquéfaction de gaz naturel) permettront de compenser l'épuisement des puits.


Une version édulcorée qui ne convainc pas tout le monde ; les experts rappellent qu'il sera en effet nécessaire pour maintenir le niveau de production de découvrir une surface de champs pétroliers équivalente à deux fois celle de l'Arabie Saoudite et que les principales zones de recherche se situent aujourd'hui en Arctique et dans l'Océan Arctique où l'étendue des réserves ne peut pour l'instant être quantifiée.


Alors, qui faut-il croire ? Nombreux sont ceux qui affirment que, dans le doute, il serait sûrement plus judicieux de se préparer dès aujourd'hui à la raréfaction de la ressource pétrolière ; certains vont même jusqu'à considérer le pic pétrolier comme une chance, une sorte de passeport pour l'air pur dans un monde où la majorité des gaz à effet de serre auraient disparu. En attendant, l'extraction des sables bitumeux se poursuit et les écologistes dénoncent un « pétrole sale », « une catastrophe écologique mondiale » et des techniques d'extraction « extrêmement polluantes ». Soigner le mal par le mal, c'est encore et toujours une affaire de gros sous.