Le marché automobile chinois, c'est avant tout une histoire de chiffres à même de faire saliver tous les constructeurs de la planète cherchant à se refaire une santé après la crise économique. En 2009, celui-ci a augmenté de 46% avec 13,64 millions de véhicules écoulés pour atteindre un total de 30 millions, en faisant le premier marché au monde devant les Etats-Unis. Mais cette progression ne va pas stagner pour autant : avec 34 voitures pour 1000 habitants en 2008 contre, par exemple, 600 pour 1000 en France, le potentiel chinois est énorme. Cette année encore, il devrait encore augmenter de 20% et continuer de croître à raison de 9% en moyenne chaque année jusqu'en 2020, date à laquelle 140 millions de voitures devraient parcourir les routes chinoises.

Devant ce formidable gâteau à se partager, 70 marques sont déjà présentes dans l''Empire du Milieu, parmi lesquelles on compte 45 marques étrangères, dont, bien sûr, PSA et Renault-Nissan. Le premier devrait créer une nouvelle usine en s'associant avec le constructeur local Donfgeng qui assemblera 150 000 voitures dans un premier temps et jusqu'à 300 000 ensuite. L'objectif affiché est d'atteindre 1 million de véhicules produits en 2020. Pour Renault-Nissan, c'est déjà plus complexe : si la marque japonaise est déjà le troisième constructeur du pays avec 6,7% du marché, l'entreprise française, après quelques tensions politiques en fin d'année dernière, n'a pas encore d'usine sur place et se contente d'importer ses modèles, au nombre de 5 000 en 2009 dont une majorité de Koléos. Mais construire sur place des voitures haut-de-gamme dont le marché local est si friand fait partie des objectifs de Renault, un projet qui devrait voir le jour d'ici à 2013. D'ici là, le constructeur français espère multiplier par 6 ses ventes.

140 millions de voitures en Chine en 2020

Parmi les autres constructeurs européens, c'est dans la catégorie Premium que la bataille est la plus sanglante avec les éternels rivaux Audi, BMW et Mercedes. Et si la marque aux anneaux, implantée bien plus tôt que ses compatriotes, dispose d'une large avance, Mercedes grignote son retard depuis le début de l'année tandis que BMW produit déjà 100 000 voitures dans son usine qui recevra prochainement le renfort d'une seconde qui devrait doubler ces chiffres en 2012 puis les tripler. Loin devant, Volkswagen reste le leader du marché pour les particuliers et se donne les moyens de le rester : les prévisions d'investissement de 4,4 milliards d'euros dans les deux ans pour lancer à la fois de nouveaux modèles et construire des usines viennent d'être rallongées de 1,6 milliard d'euros supplémentaires.

C'est cependant de l'autre côté de l'Atlantique qu'il faut se tourner pour trouver le numéro 1 toutes catégories confondues. Après avoir doublé ses ventes l'année dernière, General Motors espère bien dépasser les 2 millions de véhicules vendus cette année et les 3 millions d'ici à 2015.

Mais il ne faut pas pour autant oublier les constructeurs locaux, dont la part de marché est passé de 27% en 2006 à 32% en 2009 et pourrait atteindre 37% en 2015. Il suffit pour s'en convaincre de voir le dernier rachat d'une marque européenne qui a fait grand bruit : Geely a en effet posé 1,8 milliard de dollars sur la table de Ford pour récupérer Volvo.

Ce n'est donc pas étonnant de retrouver tous ses constructeurs au Salon de Pékin, alors que les absents étaient nombreux au dernier Salon de Détroit. S'étalant sur 200 000 m2 (l'édition 2008 du Mondial de l'Auto disposait de 220 000 m2 à titre de comparaison), il ouvrira ses portes au public demain mardi 27 avril et présentera pendant 10 jours au plus de 700 000 visiteurs attendus pas moins de 990 modèles, dont 89 en exclusivité mondiale. Et preuve de sa maturité, son thème est le même que les autres salons internationaux de ces dernières années : l'écologie.