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La filière hydrogène plus morose que jamais

L'INFO DU JOUR - L'annonce de l'arrêt de l"hydrogène par Stellantis n'est pas qu'une anecdote. C'est un épisode de plus dans une liste de renoncements qui s'allonge et finit par remettre en cause la filière toute entière.

La filière hydrogène plus morose que jamais
L'inauguration d'une station de recharge hydrogène à Toulouse. Crédit photo : MaxPPP.

Ce n’est pas la simple annonce d'une entreprise isolée, c’est le dernier signe en date d'une filière de plus en plus malmenée. L’arrêt annoncé de la production d’utilitaires par Stellantis met à mal la France de l'hydrogène, et remet en cause l’existence même de Symbio, son fournisseur dont il est aussi l'un des actionnaires et qui produit les piles à combustion indispensables au fonctionnement des véhicules. Mais au-delà, cette annonce pose la question de la pérennité de cette technologie. Car si le groupe français arrête l’hydrogène, il n’est pas le premier à jeter l'éponge.

Pourtant, en 2020, Emmanuel Macron est épris de cette technologie. Il pose 7 milliards d’euros sur la table et en rajoute deux en 2022 dans le cadre du plan France 2030. Neuf milliards sur quinze ans qui permettent de voir venir pour ne pas se laisser distancer par les Allemands, les Japonais et les Coréens, en pointe sur le H2.

Une filière qui profite, en partie, des subventions 

L’argent est donc distribué aux différents protagonistes, en commençant par les opérateurs qui produisent de l’hydrogène et ceux qui la distribuent. 4 milliards leur seront accordés. En second lieu, il s’agit d’aider les constructeurs et équipementiers qui se lancent dans l’aventure. Renault et Stellantis sont évidemment candidats. Mais Hopium, une start-up, lancée en 2019 fait le pari de ne fabriquer que des autos à hydrogène. 

la très jolie berline Machina de la start-up Flopium, pardon, Hopium.
la très jolie berline Machina de la start-up Flopium, pardon, Hopium.

À la tête de son conseil d’administration, en 2022, on retrouve Jean-Baptiste Djebbari, ancien ministre délégué aux Transports. Est-ce plus simple de disposer du 06 du président de la République pour obtenir une grosse subvention ? Visiblement non, puisque Hopium, qui a pourtant déposé un dossier n’a pas touché un sou de la part de l'État. Le portable ne répond pas et seule la région Normandie a accordé 2 millions d’euros.

Une somme qui n’est pas suffisante et un an plus tard, Djebarri quitte le navire et l’affaire est en liquidation judiciaire, faute de clients pour sa berline Machina. Elle tente de survivre depuis, en oubliant les voitures et en devenant un centre de R&D pour camions à hydrogène. 

Mais si Hopium n’a pas touché un fifrelin des 9 milliards prévus pour la filière, il n’en va pas de même pour les constructeurs traditionnels. Renault, au travers de Hyvia perçoit 37 400 euros par véhicule fabriqué et vendu. Une somme rondelette, sauf qu’un Master H2-tech coûte 90 000 HT. Et c’est loin d’être un succès. Au début de cette année, Luca de Meo se montre sceptique sur l’avenir du H2, suite à la liquidation judiciaire de Hyvia la coentreprise que son groupe a formé avec la boîte spécialisée Plug Power.

Le Peugeot Expert en version hydrogène. Crédit photo : Stellantis.
Le Peugeot Expert en version hydrogène. Crédit photo : Stellantis.

Mais l’hécatombe ne s’arrête pas en si bon chemin. Il y a quelques mois, Hype, qui dispose de 200 taxis Toyota Mirai à Paris jette l'éponge lui aussi, et annonce qu’il va passer à l’électrique à batteries. 

La surprise de l’annonce de Stellantis le 16 juiillet, qui renonce donc lui aussi à l’hydrogène, n’est que le énième épisode d’une saga qui n’en finit pas de faire des dégâts. Pour rappel, l’usine d’Hordain du groupe, ou sont assemblés les utilitaires à hydrogène que sont les Opel Vivaro, Citroën Jumpy et Peugeot Expert, a bénéficié de 800 000 euros de subventions pour l’assemblage de ces véhicules qui emploie 130 personnes.

La France contre le monde entier

C’en est donc fini, après seulement 300 camionnettes à hydrogène vendues depuis 2021, selon Jean-Philippe Imparato, patron de Stellantis Europe. Les salariés ne sont pas licenciés, mais recasés dans le groupe qui n’abandonne pas l’hydrogène, mais presque, puisqu'il va se contenter d’exercer une veille stratégique. En somme, Stellantis va observer  ce que font les autres, car de Toyota à Hyundai en passant par BMW et nombre de constructeurs chinois, plusieurs d’entre eux croient toujours en cette technologie. 

Les constructeurs français ont-ils tort contre le reste du monde, ou n’ont-ils pas les reins assez solides pour investir à pertes pour le moment ? L’avenir le dira et, soit l’hexagone aura un train de retard, soit il aura économisé des budgets partis en fumée chez ses concurrents, même si l’hydrogène n’en émet pas la moindre effluve.

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