En Hongrie, la ville de Budapest (1,7 million d'habitants) doit faire face aux embouteillages importants et à la hausse du parc automobile. Résultats : la vitesse moyenne des transports publics n'est que de 15 km/h et la pollution de l'air est préoccupante. Du coup, la mairie cherche des solutions pour remédier à cette situation : elle veut s'inspirer de la politique des transports de Paris, et notamment des efforts faits pour développer le vélo en ville !

La mairie de Budapest a démarré la conception d'un nouveau plan de circulation : son but est de doubler en cinq ans les 180 kilomètres de pistes cyclables actuelles. Aujourd'hui dans la capitale hongroise, le trafic à deux-roues ne représente que 2% de la circulation totale : ce nouveau programme, comprenant des parkings et des abris à vélo implantés devant les stations de métro notamment, a pour objectif de faire passer ce chiffre à 5%.

Des habitants et des professionnels se battent pour faire adopter le vélo. Janos Laszlo, directeur du Club hongrois des deux-roues, prône l'usage de la bicyclette comme moyen de transport propre et prenant peu de place. Greg Spencer, expert en circulation, affirme que "faire du vélo semble devenir de plus en plus cool, surtout après le succès de la manifestation 'Critical mass' en avril 2008 de 80 000 cyclistes dans Budapest afin de montrer qu'ils existent et qu'ils revendiquent leur place sur les routes." Il ajoute : "Paris est un excellent exemple pour Budapest : les deux métropoles ont une densité de construction telle qu'il est difficile d'y instaurer des pistes cyclables, et les deux souffrent de la pollution des voitures. Et les deux villes ne connaissent pas la tradition cycliste de leurs voisines du nord de l'Europe. Toutefois, Paris a enregistré une hausse de 63% du nombre de cyclistes de 1997 à 2005. Et depuis les chiffres ont encore progressé grâce au système de location Velib'. Et en plus, les 20 000 Velib' de Paris sont fabriqués dans une usine en Hongrie !"

Mais il va falloir faire évoluer davantage les mentalités pour parvenir à imposer le vélo : Judit Lengyel, une réceptionniste de 30 ans qui se rend à son travail à vélo, explique que ni les voitures, ni les bus ne prêtent attention aux cyclistes et que si elle évite de justesse une voiture et qu'elle se trouve dans la voie du milieu, elle se fait furieusement klaxonner par les automobilistes !

Critical mass de Budapest

Le vélo parisien fait figure d'exemple

(Source : AFP Budapest Photo : bikehugger)