Les perturbations du trafic aérien par les nuages de cendre ne paralysent pas que les touristes européens : le fret, lui aussi, est cloué au sol et certaines usines commencent à en subir les effets, la matière première importée commençant à se faire rare. Et l'automobile ne fait pas exception : les plus touchés pour le moment seraient BMW et Nissan.


Le constructeur allemand vient en effet d'annoncer qu'il allait ralentir la production de ses usines de Dingolfing, Munich et Ratisbonne, d'où sortent habituellement 3 200 véhicules par jour, à cause d'un retard dans la livraison de composants électroniques empêchant de terminer l'assemblage de 7 000 véhicules. BMW espère un retour à la normale à partir de vendredi et conclure ensuite un accord avec les syndicats pour compenser le retard accumulé par un réaménagement temporaire du temps de travail, afin d'empêcher des retards dans les livraisons.


A l'autre bout de la planète, Nissan s'apprête aussi à interrompre pour une durée encore indéterminée ses lignes de production d'Oppama et de Kyushu assemblant les Cube, Murano et Rogue destinés au marché nord-américain. Mondialisation oblige, des véhicules assemblés au Japon afin d'être vendus aux Etats-Unis nécessitent des pièces détachées venant notamment... d'Irlande. C'est le cas du système d'air comprimé contrôlant la pression des pneus, un accessoire obligatoire sur le sol américain et dont l'absence met pour l'instant en suspens la construction de 2 000 automobiles.


Du côté des constructeurs français, le bilan est moins négatif, l'acheminement des pièces détachées ne se faisant que très peu par avion. Seul PSA a du organiser d'autres moyens d'acheminement de certains composants électroniques provenant de Chine et du Maghreb pour son site de Sochaux, sans que cela perturbe pour l'instant les lignes de production.