Développer les biocarburants n'est pas qu'une question d'écologie (plutôt mal engagée après les dernières élections) pour le gouvernement américain. C'est aussi, et surtout, un enjeu dans la réduction de la dépendance énergétique. Le pays a ainsi révélé récemment un projet destiné à développer la production de biocarburants, aides financières à l'appui.


Première cible : les agriculteurs. Ces derniers, s'ils acceptent de transformer leurs terres en sites de production non-alimentaire, seront ainsi récompensés et leur conversion subventionnée à hauteur de 75%. Objectif du gouvernement : produire 133 milliards de litres de biocarburant d'ici 2022, et pour cela construire 5 centrales de production et installer à terme 10 000 stations capables de distribuer de l'E15.


Actuellement, la production des biocarburants aux Etats-Unis va bon train et la marine s'y intéresse d'ailleurs de très près. L'association des carburants renouvelables, un groupe composé de producteurs, donne en effet le chiffre de 40 milliards de litres produits en 2009 et estime que l'émission de 16,5 millions de tonnes de CO2 a ainsi pu être évitée. Elle avance également que 400 000 emplois ont pu être créés grâce à la filière.


Et si les associations écologistes remettent en cause ces chiffres, l'EPA, l'Agence Nationale de Protection de l'Environnement américaine, affirme au contraire que conduire à l'éthanol élaboré à base de maïs réduit de 20% les émissions de gaz à effet de serre par rapport à un diesel classique. Un pourcentage qui pourrait encore augmenter avec la nouvelle génération de biocarburants actuellement à l'étude.


En Europe, le développement des carburants non-polluants fait également partie des priorités avec une intention d'intégrer les biocarburants dans les transports à hauteur de 10% d'ici à 2020. Un projet qui fait débat si l'on en croit les récentes études menées par les associations qui mettent en avant la pression environnementale liée à la reconversion des terres et la fragilisation des écosystèmes.