Même si le délit reste encore aujourd'hui mineur en France, l'usurpation de plaques d'immatriculation est un phénomène en expansion qui a progressé de 98 % en 2011 puis 73 % en 2012. Ainsi, l'an dernier, le gouvernement a enregistré 17 749 cas de « doublons », et l'année 2013 devrait être encore une fois synonyme de forte hausse. Le gouvernement constate tout de même que la plupart des délits enregistrés avec des plaques « doublons » sont de type stationnement, ou excès de vitesse.


Pour Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, il est bon de rappeler aux personnes concernées qu'il faut porter plainte : « on ne peut nier que le phénomène soit en hausse, mais il y a aussi eu des contrôles accrus des forces de l'ordre sur ce type de délit. Il faut que les gens portent plainte immédiatement, dès qu'ils sont victimes d'une usurpation de plaque d'immatriculation - les forces de l'ordre ont l'obligation d'enregistrer la plainte. Avec la plainte, il faut ensuite aller changer la carte grise en préfecture, c'est gratuit ». Seulement voilà, en attendant de pouvoir récupérer une nouvelle carte grise, il faut encore se justifier auprès de l'administration pour prouver que vous n'êtes pas l'auteur des faits qui vous sont reprochés. Cela demande du coup beaucoup de temps et d'argent, principalement à cause de la lenteur administrative.


Pour l'instant, dupliquer des plaques d'immatriculation reste très facile puisqu'il n'est pas toujours demandé de fournir la carte grise. Le gouvernement, de son côté, annonce que l'instauration d'un système avec la demande systématique de papiers justificatifs serait très longue et très lourde. Les associations de défense des automobilistes demandent également de leur côté que l'on s'inspire de nos voisins anglais ou allemands, en gravant les autos avec les numéros de série et d'immatriculation.