Eh bien, ce soir, poursuivons notre lecture. Quel a été, durant l’histoire le lien entre l’automobile et le développement des villes. Une section du livre aborde cette question ; elle est intitulée L’automobile et l’éclatement des villes. Voilà ce que nous pouvons y lire :


« Les deux villes les moins peuplées en 1900 parmi celles figurant dans le tableau 19/2 sont Détroit et Los Angeles (le tableau 19/2 indique l’évolution de la population des plus grandes villes des pays développés entre 1850 et 1980 – ndlr). Deux villes qui, a différents titres, illustrent l’automobile et sa conséquence : l’éclatement des villes. Detroit est situé au cœur de la principale région de production automobile. Los Angeles est la ville probablement la plus étendue au monde, puisque certaines de ses avenues ont 80 kilomètres de longueur (l’ouvrage a été publié en 1985 – ndlr).

Comme nous le notions à la fin du précédent chapitre, dès 1914, quelque 2,5 millions de voitures étaient en circulation dans le monde. Malgré la guerre, en 1920 ce chiffre était passé à 10,9 millions, et en 1930 à 35,1 millions déjà (dont 33,9 pour les pays développés et 27,8 pour la seule Amérique du Nord). (…) Ceci explique pourquoi l’éclatement spatial des villes a commencé d’abord en Amérique du Nord et ce dès les années 20. (…)

Partout, le mécanisme d’éclatement des villes a suivi à peu près le même schéma. L’inconfort de la grande ville incite une proportion croissante de citadins à s’installer à la périphérie, dont la voiture facilite l’accès. Ce déplacement des habitants (en majorité de jeunes couples avec enfants) à son tour entraine celui d’une partie des équipements commerciaux dont l’installation à la périphérie se trouve encore favorisée par la difficulté de parquer an centre de la ville. Le cœur de la ville perd ainsi une partie importante de son attrait, ce qui a pour conséquence d’accélérer le flux de la population vers la périphérie. La faible densité de ces banlieues élargies rend l’établissement de lignes de transport en commun non rentable. D’autre part, l’emploi de plus en plus fréquent de la voiture particulière en ville entraîne une réduction de l’utilisation des transports publics. »