Sorti depuis quelques semaines sur PC, Xbox 360 et PS3 qu'en est-il finalement ? On s'attendait à un jeu ultra scénarisé, pensez donc, un jeune qui échappe in extremis à la mafia dans l'introduction du jeu, 5000km de épriples, il y avait de quoi faire. Mais non.


Tout d'abord il est clair que les gens derrière NFS the Run adorent l'automobile. Golf 1 gti, Audi quattro, Toyota AE86, de vieilles Skyline des 70's mais aussi de la RX7, Mustang, Aston Martin et chose rare de nos jours dans les jeux vidéo (sic) de la Porsche. La 918 RSR fût d'ailleurs la compagne de mes dernières étapes (ah ce ventilo de 917 sur le capot..).


La durée de vie du titre en solo est faible, on le comprends très vite. Je m'en suis rendu compte devant un écran de chargement interminable qui m'affichait une distance parcourus de 233km à la vitesse moyenne de 232km/h. Oui mais en haut le compteur de temps de mon « run » (la traversée des USA) indiquait à peine plus de dix minutes de jeu.


Ne vous attendez donc pas à faire les 5000km (même à 200km/h de moyenne vous en auriez pour 25h!!) mais plutôt de conduire environ une heure et demi, allez deux heures avec les séquences et les quelques redites quand vous louperez une étape. C'est court pour un jeu scénario de ce genre, à peine plus long qu'un film.


Le scénario


Le point fort et le point faible du jeu c'est son scénario. Faible parce que le héros n'a aucun charisme, ne parle pas beaucoup mais sans le faire ressortir comme un avantage. Faible parce qu'on aurait aimé plus de scénario, plus de scènes intermédiaires, plus d'étapes avec des buts différents. Ici il n'en est rien. Certaines étapes vous la jouent Hollywood à 200% avec un volcan en éruption pendant une descente de col enneigé, avec un concurrent remonté qui n'hésite pas à vous foncer dedans, du verglas qui vient compliquer le challenge et des rochers qui tombent à l'improviste sur la piste. Ca c'est bon, c'est ce qu'on attend de ce titre et d'un NFS arcade.


Need for Speed the Run : le test

Need for Speed the Run : le test

 



Par contre des étapes aussi haletantes il y en a peu, très peu, trop peu. Je n'ai pas noté en jouant (contrairement à certains gros jeux où c'est vital) mais comme ça je dirais qu'il n'y en a que trois ?! Ce chiffre est peut être sous estimé par oubli mais ça ne vole de toute façon pas haut et c'est dommage car ce sont les meilleures étapes même si vous souriez toutes les deux minutes en disant « mais ils n'ont pas osé... non ?... si !!! >> et paf vous sautez avec votre auto sur un tremplin pour casser la queue d'un hélicoptère et le mettre hors d'état.


Le reste du jeu vous le passez sans scènes intermédiaires pour faire avancer le scénario, sans peps. Dépasse 5 personnes, rattrape le temps, dépasse 3 personnes et tient les X secondes et ça doit être tout.


C'est dommage car les courses plus scriptées et les parties en QTE (petites scènes d'actions filmées différement où vous n'avez qu'à agir via un bouton de temps à autre pour voir la vidéo au complet) sont rares mais ce sont elles qui ressemblent le plus à une histoire dans ce jeu.


Dommage l'idée était bonne, l'adrénaline est parfois là, mais la sauce ne prends pas, même en faisant un run d'une traite ce que j'ai expérimenté.



Need for Speed the Run : le test


La conduite


Le style de conduite de NFS the run est totalement arcade et très facile à prendre en main pour un public novice. La difficulté est réglable et tout se base sur des jauges de boost et d'aspiration. Celle de boost se remplit quand vous frôlez, driftez, sautez, roulez à contresens. Celle d'aspiration quand vous suivez un adversaire trop près pour le code de la route.


Vous dépassez un adversaire de façon propre ? Des points d'expérience, du boost.


Vous le défoncez pour le dépasser comme un sagouin ? Des points d'expérience, du boost.


Bon en fait ils en auraient pu donner du boost à chaque dépassement tout simplement, le système ne marche pas et ne vous motive pas à suivre vos points.


La conduite est arcade donc, trop arcade même au point d'en être frustrante. D'habitude une conduite arcade signifie que la conduite est facile à prendre en main, vous arrivez facilement à prendre un virage à 250km/h en glissant, les virages serrés se prennent avec le frein à main, du boost partout, ça défile, c'est fun et jouissif.


Ici ce n'est pas le cas. A 300km/h vous activez la nitro ? Les 4x4 de la police vous suivent, les badauds sur l'autoroute semblent défiler comme s'ils cruisaient à 250. Frustrant.


Côté tenue de route la voiture est soudée à la route, on vous conseille de tirer le frein à main dans les virages serrés mais trop peu et ça ne sert à rien, trop longtemps et le jeu ne vous gratifie même pas d'un beau et long drift. Mince quoi, ça sert à quoi d'avoir l'impression que votre M3 n'a pas de DGL et ralenti en sortie de courbe dès qu'elle prends plus de cinq degrés d'angle ? Très frustrant.


Need for Speed the Run : le test

Need for Speed the Run : le test

 



Une fois que l'on évite toute conduite dynamique mais qu'on se contente de prendre les virages de façon souple, avec un peu de frein (ça par contre c'est bien, près de 10% des virages nécessitent quand même de freiner, ouf), alors tout va bien, on remonte tout le monde et la seule difficulté reste d'éviter les gens qui arrivent en face.


Tant pis pour les points de drift, le fun le réalisme, tout ceci n'est pas à l'ordre du jour. En plus il manque une vue interne mais bon, on va dire qu'en arcade il est plus simple de jouer à l'extérieur.


A côté de ça le jeu est plutôt beau et les musiques seront coupées très rapidement pendant les parties.


Côté multijoueur on retrouve l'excellent système Autolog pour comparer vos perfs avec vos amis même pendant vos parties solo, se lancer des défis, etc. Par contre le multijoueur public est peuplé de jeunes joueurs qui se déconnectent dès qu'ils commencent à perdre c'est dommage. Le multijoueur ne rame pas, mais la partie défis en solo (des quêtes annexes en plus du mode histoire) est plus intéressante que la partie multi pour rallonger la durée de vie un peu courte de ce nouvel NFS.


Conclusion


Vous pensez que le tableau est complètement noir ? Sincèrement, non.


Qui aime bien châtie bien et même si la série a du mal à être constante années après années, les Need For Speed ne sont jamais totalement loupés et NFS the Run fait partie de ceux là. Pas terriblement génial car juste bon. Pourtant j'ai passé de bons moments au volant, j'ai eu les mains moites en évitant un métro dans une course souterraine, je me suis mis à penser à Cannonball (un vieux film de traversée des Etats unis) c'était bon mais entre ces moments rares on s'ennuie un peu. Et moins de deux heures de jeu en solo plus quelques défis pour un jeu qui se prête peu au multijoueur ?



Le jeu n'est pas mauvais, mais on en attendait un peu plus.

Plus long, plus haletant, plus fun.


Le même avec la conduite de Burnout et trois ou quatre fois plus de partie scénarisé (étapes comme cinématiques) et on a le jeu que l'on attendait !




Petit bémol supplémentaire, NFS the Run embarque une carte à code pour débloquer toutes les fonctions multijoueurs. Il en devient donc un jeu difficile à prêter à un ami, à revendre une fois terminé, etc.