Vous savez que les autos sont dans le collimateur du maire de Londres, Ken Livingstone. Désormais elles sont également pointées du doigt par le maire de New York. La lutte contre la pollution est sans merci : ça risque de chauffer ! Le maire de New York Michael Bloomberg a présenté un vaste plan pour "un New York plus grand et plus vert" comprenant 127 mesures. L'objectif : réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 dans "The Big Apple", enrichir les parcs, assainir les rivières, planter un million d'arbres d'ici 2017 (dont un quart le long des routes), réhabiliter 3 000 ha de terrains industriels abandonnés, réduire la dépense énergétique, supprimer les taxes new-yorkaises sur les voitures hybrides, relever de 2,50 dollars par mois les factures d'électricité pour financer des investissements... Beaucoup de New-Yorkais considèrent que ce plan est nécessaire mais des automobilistes sont en colère contre la taxe sur l'entrée des véhicules : précisément, un péage qui impose une taxe de huit dollars aux automobilistes entrant dans Manhattan la semaine entre 06h00 et 18h00 (21 dollars pour les camions). Les taxis seraient exemptés et les résidents auraient droit à un traitement spécial.

Bloomberg explique sa démarche écolo : "Nous devons commencer à affronter les défis qui se présenteront à nous alors que New York va gagner un million d'habitants en 20 ans, en plus des huit millions actuels. Ce péage n'affecterait que 5% des personnes travaillant sur l'île. Elle s'appliquerait d'abord sur une période-test de 3 ans. J'étais moi-même sceptique. Mais j'ai regardé les faits, et c'est ce que je demande aux New-Yorkais de faire. Dans des villes comme Londres et Singapour, les péages ont réussi à réduire le trafic et améliorer la qualité de l'air. Le tarif de huit dollars pourrait générer plus de 500 millions de dollars par an. C'est la bonne manière de gagner de l'argent. Le changement climatique est un défi national. Nous n'attendrons pas Washington. Il faut agir maintenant."

La presse et les politiques se sont accaparés de ce sujet au coeur de la polémique. Le journal New York Times met en avant que "cette démarche en faveur d'une taxation du trafic était attendue depuis longtemps. Mais cela va susciter beaucoup d'opposition." Le quotidien NewsDay de Long Island s'interroge : "Un tarif injuste ? Des foules transitent chaque jour vers New York." Pour le New York Post, "les huit dollars sont une grosse charge, en plus des autres taxes et cotisations déjà écrasantes. Les travaux du bas de la ville sont aussi responsables des bouchons que les voitures. Mais c'est un plan réfléchi et complet posé sur la table pour s'attaquer à un objectif vital : la viabilité à long terme de New York." Le parlementaire de la région, Charles Fuschillo, a dit : "Ca suffit, les gens sont taxés à mort." Par contre d'autres élus approuvent cette taxe : "La pollution n'a pas de limite municipale."

Ces propositions devront encore être votées par les parlementaires de l'Etat. Le 14 mai prochain, New York accueillera un sommet mondial des maires sur le climat.