Conçue en 18 mois, contre 26 mois pour la Stilo, la Bravo repose sur la plateforme « modulaire » de celle qu’elle remplace. Fiat avance que la structure est au 3/4 nouvelle, affirmation que nous ne pouvons évidemment pas vérifier. Cette architecture « modulaire » de milieu de gamme sera reprise par la Lancia Delta, par la remplaçante de l’Alfa 147 (et la Junior ?), et d’autres modèles encore. La commercialisation de la Bravo démarre en France le 17 mars .Elle sera suivie du lancement de la petite 500 au courant de l’automne. Il s’agit des deux premiers parmi les 23 modèles annoncés par le groupe Fiat d’ici 2010.

Par rapport à la grande époque de la Brava (5 portes) et de la Bravo (3 portes) il y a une dizaine d’années, les ventes de la Stilo de son lancement à l’automne 2001 à aujourd’hui se sont effondrées, divisées par deux, voire beaucoup plus dans certains pays. Cet échec tient principalement à des tarifs trop élevés (pourtant partiellement justifiés par la qualité de fabrication en hausse et la richesse de l’équipement) et à une esthétique controversée pour la haute version 5 portes. Comme cette déconvenue était concomitante avec une Punto et une Panda de première génération à bout de souffle, à l’absence d’une familiale dans la gamme, …, la marque a frisé plus d’une fois la déconfiture entre 2002 et 2005. Depuis la commercialisation de la Panda, suivie de celle de la Grande Punto, Fiat remonte la pente en Europe. Y compris en France où Fiat a immatriculé 50 000 véhicules en 2006, la meilleure progression derrière Toyota. L’arrivée de la Bravo devrait augmenter la pénétration de Fiat. D’autant que le réseau de distribution se redensifie. Les points de vente hexagonaux passeront de 550 à 650 en fin d’année et les agents de 450 à 500.Sur un segment qui représente plus de 400 000 immatriculations (3,5 millions en Europe, dans les deux cas 20 % du marché, hors monospaces compacts), le constructeur transalpin vise 7 000 ventes cette année (2,5 % du segment) et 10 000 en 2008 pour une production annuelle limitée à 120 000 unités. Un objectif apparemment modeste comparé aux 16 000 unités prévues par Toyota pour l’Auris, mais qui représentera tout de même 60 % de conquête, et reposera uniquement sur la berline 5 portes. La carrosserie 3 portes qui avoisine 15 % des ventes dans cette catégorie n’a pas été retenue pour la Bravo. Le break qui était annoncé en janvier dernier pour 2008 vient finalement d’être reporté à 2010. Pas trop grave puisque ce type de carrosserie ne réalise que 7 % des ventes du segment. L’extrapolation d’un coupé ou d’un coupé/cabriolet n’est pas prévue au programme (11 % des ventes du segment).

Comme le design intervient de façon prépondérante dans les motivations d’achat d’une compacte (segment M1 ou C) pour 1/3 des clients, devant la robustesse (18 %), le rapport qualité/prix (16%) ou l’habitabilité (13 %), on comprend que Fiat ait soigné la ligne de la Bravo. Elle renoue avec le style italien (même si son designer au sein du centre de style Fiat est américain) et aura bien moins de mal à jouer la carte de la séduction que la Stilo (5 portes). Nous vous laissons juge pour savoir si sa ligne est la plus réussie -ou pas- des compactes actuelles. Le dynamisme et l’harmonie de la silhouette semblent toutefois faire plus d’adeptes dans la rue lors de notre essai que sa devancière.