Comment faire changer les habitudes sans faire de mécontents ? C'est là tout le dilemme auquel doivent faire face les maires des grandes villes françaises. Pour réduire la pollution dans leurs agglomérations, il faut logiquement y réduire le trafic et contraindre les automobilistes à préférer les transports en commun. Et pour cela, le péage urbain semble la solution la plus efficace, avec toujours le même exemple cité comme bon élève : celui de Londres, où le nombre de véhicules traversant la capitale britannique a été réduit de pas moins de 34%.

Mais en France, la mesure, après avoir été validée par les sénateurs en 2009, a été rejetée par les députés en février dernier, qui la jugeaient discriminatoire financièrement et génératrice d'inégalités sociales. Retour donc à la case départ et le Salon européen de la mobilité, qui ferme ses portes aujourd'hui, semblait être l'endroit parfait pour redonner le coup d'envoi. S'appuyant sur le soutien de Dominique Bussereau, Roland Ries, à la fois président du Groupement des Autorités Responsables de Transport (GART) et maire de Strasbourg, s'y est déclaré favorable et demande une expérimentation qui sera discutée de nouveau le 15 et 16 juin prochain par une commission mixte paritaire chargée de mettre d'accord le Sénat et l'Assemblée Nationale. Le même Roland Ries est de plus partisan d'une dépénalisation des PV de stationnement pour permettre aux villes de déterminer elles-mêmes leur montant, allant au delà du projet de les porter de 11 à 20€.