Le prix du baril à moins de 90 dollars, c'est du jamais vu depuis deux ans. Et ça n'avait pas duré, puisque le tarif c'était ensuite stabilisé aux alentours des 100 dollars. Mais depuis cet été, le cours ne décolle pas. Entre 82 et 87 dollars, voilà la fourchette actuelle du tarif, qui trahit une réalité peu engageante. Car les bruits de bottes autour des champs pétroliers ne décident plus, seuls, de notre sort à la pompe. D'autres facteurs ont pris le pas. Et ils ne sont guère plus sympathiques.


D'abord, parlons des Etats-Unis dont le choix sur le gaz de schiste leur permet de peser sur leur consommation et de dépendre beaucoup moins de l'approvisionnement extérieur. Lorsque la demande du premier client mondial baisse, forcément, ça se sent sur le marché. Le second, de son côté, a surpris. La Chine ralentit, économiquement parlant, et, les deux conjonctures cumulées font que le prix du produit ne peut que baisser.


Ensuite, il y a le dessous des cartes géopolitiques. Pour maintenir la Russie et l'Iran tranquilles, les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite se sont entendus pour ne pas jouer sur la production et, donc, maintenir la tendance à la baisse. Par ailleurs, la Libye a de la réserve et peut jouer encore un peu plus sur cette déflation. Alors, tant mieux ? Pas vraiment. Car le demande européenne est atone, trahissant une situation économique menacée par les spectres de la déflation et de la récession. Les experts pensent que cela durera jusqu'à la mi-2015. Et après ?

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