Voiture électrique : une transition en pleine tension
L’électrification du parc automobile progresse, mais elle se heurte à des obstacles économiques, industriels et sociaux. La France et l’Europe doivent agir de façon pragmatique pour concilier ambitions écologiques, compétitivité industrielle et justice sociale.

En 2025, 19,5 % des voitures neuves vendues en France sont électriques. Soit, 2,5 points de mieux que l’année précédente.
Mais cela ne suffit pas à tenir l’objectif de 22 % prévus par la Stratégie nationale bas-carbone, souligne la Direction Générale des Entreprises (DGE) lors de la publication, en début de semaine, de son Théma intitulé « Automobile : Orienter la demande vers des véhicules propres. »
Électrique : un progrès… mais encore trop lent
La DGE constate que le retard pris par la transition écologique en France ne relève pas d’un rejet du véhicule propre, mais d’une réalité économique. Selon la Direction Générale des Entreprises « les ménages les plus aisés concentrent 74 % des achats, de VE. La voiture électrique comme symbole de la fracture sociale.
L’effet positif du leasing social
Face à cette inégalité, la DGE souligne les bienfaits du leasing social. En proposant un véhicule électrique à « loyer modéré », le dispositif ne se contente pas de rendre la voiture électrique accessible. Le dispositif modifie également la sociologie des acheteurs et favorise les modèles fabriqués en Europe. Les déciles D1 (13 400 €/an) à D5 (27 560 €/an) représentent 48 % des bénéficiaires, contre 25 % des acheteurs de VE hors dispositif.
Cette politique sociale devient ainsi un levier industriel, soutenant à la fois l’inclusion et la production locale. Et si le leasing social européen, au même titre que le « made in UE » n’ont fait encore l’objet d’aucune communication lors de l'annonce du paquet automobile à Bruxelles cette semaine, rien ne dit qu’ils ne reviendront pas sur le devant des prochaines discussions européennes sur le sujet.
Bruxelles revoit le chemin mais pas l’objectif
Le paquet automobile européen du 16 décembre 2025 ajuste la stratégie européenne. L’interdiction totale des thermiques en 2035 laisse place à une réduction obligatoire de 90 % des émissions de CO₂ des nouvelles voitures.
Cet assouplissement ne change en rien l’objectif d’abaisser les émissions de CO2. Seul le chemin évolue, et encore à la marge. Car dans les faits, atteindre les objectifs sur les émissions carbones automobiles, passera quand même par une évolution positive des ventes de modèles électriques.
Concilier climat, industrie et équité
Cette révision met en lumière une tension essentielle : comment protéger le climat, soutenir une industrie stratégique et rendre la transition équitable ? La France doit renforcer ses outils nationaux – bonus modulés, leasing social, éco-score, incitations fiscales pour les flottes – pour soutenir les ménages modestes et encourager un marché de l’occasion électrique.
Une transition complexe mais indispensable
La transition vers la voiture électrique n’est pas qu’une question de quotas. Elle est sociale, industrielle et climatique. Elle exige des politiques communes et cohérentes. La France et l’Europe font face à une équation délicate : accélérer l’électrification assez vite pour le climat, la rendre accessible à tous (kei cars) et soutenir une industrie locale compétitive. Il s’agit maintenant de parler d’une seule voix au niveau continental et d’accompagner tous les pays membres de l’Union sur un chemin commun, avec des ambitions communes.














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